Résumé de la 23e partie n En devenant riche, on se met à craindre ses ennemis, on a également peur pour sa vie. C'est le salaire de la gloire et de la fortune ! Les richesses et les pouvoirs du trésorier du roi ne cessent d'augmenter de jour en jour. On le respecte et on le craint autant que le roi, mais on le déteste aussi. En effet, le trésorier s'est fait beaucoup d'ennemis et tous rêvent de le mettre en disgrâce. D'ailleurs, l'homme, lui-même, s'est rendu compte de cette animosité, il s'en ouvre à sa femme et à ses enfants. — Je suis menacé… j'ai des ennemis partout, vous aussi, vous devriez vous méfier, on va essayer de nous perdre ! Il perd le sommeil, il a peur qu'on entre chez lui et qu'on l'assassine. — A quoi bon, ces richesses, ce pouvoir, si je dois perdre la vie ! Sa femme soupire. — Ah, comme nous étions heureux avant que tu ne prennes ces fonctions ! L'homme, lui, répond par un autre soupir. — Et moi je regrette ma vie de pauvre paysan ! — Tu as raison, nous étions plus heureux ! — Oui, je travaillais ma terre, nous avions de quoi manger, même si nos plats se limitaient à des couscous et à des bouillies ! — A quoi sert tout cet argent, si on doit t'assassiner ? — Ah, comme je voudrais retrouver ma sérénité d'avant ! Les choses se compliquent. L'homme, talonné par ses ennemis, est renvoyé par le roi. On ne lui tranche pas la tête mais on le dépouille d'une partie de ses biens. Il rentre chez lui, espérant mener une vie plus tranquille. Mais ses ennemis s'acharnent sur lui et cherchent toujours à le perdre. Il doit être sur le qui-vive pour ne pas tomber dans un guet-apens. — Hélas, dit-il à sa femme, je croyais m'en être tiré à bon compte, mais je suis toujours en danger. Je ne connaîtrai jamais la paix ! Il va consulter un vieux. Il lui raconte toute son histoire. Le vieux, qui l'a écouté patiemment, lui demande : — Je suppose que tu me demandes un moyen pour retrouver la paix et le bonheur ? — Oui, vieux sage, dit l'homme. — Voilà, dit le sage, tu vas parcourir la campagne et demander aux gens que tu rencontreras s'il y a, parmi eux, un homme heureux. Tu lui achèteras alors sa chemise et tu la porteras. A ce moment-là, tu retrouveras le bonheur ! L'homme obéit. Il parcourt la campagne. Il rencontre de nombreuses personnes et leur pose la question : «etes-vous heureuses ?» Toutes lui répondent qu'elles sont malheureuses, qu'elles ont des soucis avec leur famille ou l'administration. C'est seulement à la fin qu'il trouve un homme qui lui dit : — Je travaille ma terre, elle me nourrit à peine, mais grâce à Dieu, je m'entends bien avec tout le monde, oui je suis heureux ! — Alors vends-moi ta chemise ! je te la payerai au prix que tu voudras ! — Mais je n'ai pas de chemise ! dit l'homme, je n'ai pas les moyens d'en avoir une ! L'homme dépité retourne voir le vieux sage et lui raconte sa mésaventure. «Tu n'as pas compris la leçon : pour être heureux, il ne suffit pas d'avoir des richesses !» (à suivre...)