Comparaison n Deux raisonnements différents pour le même but. Si pour les jeunes de Ouedkniss, la création d'un site d'annonces apparaissait plutôt comme un défi, du côté d'Annonces-dz, l'opération avait un sens différent. Il s'agit de présenter une vitrine de la boîte de conception de sites (ADN concept) qui est à l'origine de l'idée. Mais la création de ce type de service est-il coûteux ? Génère-t-il des revenus importants ? A-t-on besoin d'un registre du commerce ? «On l'a fait avec nos moyens. C'est-à-dire pas grand-chose», explique fièrement Djamel. Selon lui, la conception du site (qui a duré entre un mois et un mois et demi), son hébergement et son activation, pour les avertis, ne coûte pas grand-chose, c'est l'entretien du site qui nécessite plutôt une implication laborieuse et quotidienne. «Nous passons plusieurs heures, chaque jour, pour filtrer, contrôler et mettre en activation les nombreuses annonces qui sont envoyées par les adeptes du site. D'ailleurs, pour mettre en activation (sur le site) une annonce, il faut compter 24 à 48 h.» De son côté, Ahcène Ihadadène, le webmaster (personne qui s'occupe de l'entretien du site) de Annonces-dz, abonde dans le même sens. «Nous sommes deux techniciens très expérimentés, à nous occuper du site quotidiennement. C'est une charge de travail importante même pour des professionnels avertis.» Donc, à bien saisir la chose, la conception et la mise en ligne de ce genre de site ne revient pas cher aux initiés. Un ordinateur, une connexion Internet et l'hébergement du site (à raison de 1 500 DA par an chez un provider). Un ou deux mois de travail sont quand même nécessaires. Pour ceux qui n'y connaissent rien en conception de site, il faut savoir que des agences de communication présentent ce genre de services. Mais la facture reste salée, entre 200 000 et 1 million de dinars. «Il y a des sites sur Internet qui proposent la création de sites d'annonces gratuitement», informe M. Ihadadène. S'agissant de la rentabilité. La mise en ligne des annonces et les consultations n'étant pas facturées (services gratuits), le seul revenu possible reste les placards publicitaires. Et d'après les webmasters des deux sites consultés, les publicitaires ne se bousculent pas au portillon. Les annonceurs ne sont pas très attirés par ces sites par manque d'information ou tout simplement d'initiatives. «Nous avons été contactés par une entreprise tunisienne spécialisée dans la promotion d'une marque réputée mondialement en téléphonie mobile pour passer sa pub», raconte M Ihadadène. Cette révélation démontre le retard dans l'exploitation du net accusé par les entreprises algériennes en comparaison de leurs voisines maghrébines. Le constat est plus amer du côté des jeunes de Ouedkniss. « Nous ne sommes pas pris au sérieux par les annonceurs. On a beau faire de la prospection, auprès des grandes marques en Algérie, si on comprend notre offre, ce qui est rare, aucune suite n'est donnée à nos entrevues», déplore Djamel. Pour ce qui est de présenter des services payants, les webmasters dénoncent le retard enregistré par l'Algérie quant aux systèmes de payements électroniques. «On ne peut pas, pour l'instant, se permettre d'offrir ce genre de prestations puisqu'il est impossible pour les internaute de payer en ligne», fait remarquer Djamel.