Résumé de la 26e partie n Après que chaque membre de la caravane eut vanté son savoir-faire, c'est au tour du moqqadem, le chef d'une zaouïa, de vanter le sien. On admire encore le moqqadem, puis quelqu'un se retourne vers le chef de la caravane. — Nous avons écouté tout le monde, sauf toi, notre chef ! L'homme est embarrassé. — Que voulez-vous que je vous dise ? — Eh bien, dis-nous quel est ton savoir-faire… L'homme ne sait que répondre. — Tu dois bien connaître les perles… — Non, non, je ne sais même pas comment on les taille ! Un autre avance. — Et les tapis ? — J'en ai sous ma tente, mais je ne sais pas les négocier… Un autre l'interroge avec brusquerie. — Bien sûr, tu ne connais pas l'art des burnous ! — Non… C'est enfin au tour du moqqadem de s'avancer. — Je suppose que tu ne connais pas le Coran… — Je ne sais pas lire ! — Inutile de t'interroger sur l'exégèse coranique et les sciences du hadith… — J'ignorais leur existence jusqu'à ce que tu en parles tout à l'heure… Le moqqadem rit. — La grammaire, tu ne connais pas ? — Non ! Les autres compagnons s'impatientent. — Il ne connaît rien ! — Et il ose nous commander ! Cette idée révolte tout le monde. — Non, non, il ne peut continuer à nous diriger… nous ne pouvons faire confiance à un ignare pareil ! Il faut nous en débarrasser, sur-le-champ ! — Oui, nommons un autre chef ! On fait le tour des compagnons : tous possèdent un savoir spécifique, mais on pense que c'est le moqqadem qui a le plus de connaissances. — Il connaît le Coran par cœur ! — Il nous a récité plusieurs hadiths ! — Quant à la grammaire et à la conjugaison, il les connaît parfaitement ! On se consulte. — On le nomme chef de la caravane ? — Oui, oui… C'est ainsi que la direction de la caravane est retirée au chef et remise au moqqadem. L'ex-chef, tout penaud, s'éloigne.(à suivre...)