Comportement n Jeudi, dans ces mêmes colonnes, on évoquait un ouvrage réalisé par Mohamed Hassaine et Mokhtar Djazouli dédié à l'histoire du Mouloudia d'Alger à travers le doyen de ses dirigeants, Mouloud Djazouli. Dans son conte de l'époque coloniale, sur la naissance, la splendeur et les hauts faits d'armes de ce club, il mettait en exergue l'exemplarité des dirigeants qui l'ont bâti et géré de main de maître. Ce même jeudi, s'est déroulé au stade Omar-Hamadi, jadis le jardin préféré des Vert et Rouge, un match important du championnat mettant aux prises le MCA avec le CA Bordj Bou-Arréridj au cours duquel plusieurs dépassements ont été enregistrés et rapportés par la presse nationale. Selon plusieurs témoignages, notamment de la délégation bordjie, ce qui s'est passé avant, pendant et après cette rencontre n'honore nullement les dirigeants actuels du Doyen qui ont vite troqué le bel habit scintillant des vertus de l'hospitalité et de l'accueil sportif des anciens contre un haillon de chauvinisme de bas étage. Non messieurs, ce n'est pas cela le Mouloudia, quels que soient les circonstances et les antécédents. Quand on se prévaut appartenir ou s'identifier au doyen des clubs algériens, on n'a pas le droit d'user de pratiques moyenâgeuses pour menacer et agresser l'équipe adverse. Ce n'est pas dans les traditions du club. Et ce n'est pas dans les traditions d'un club qui se respecte, tout court. Sans verser dans un discours moralisateur, il est juste utile de rappeler que le Mouloudia d'Alger, lors de ses déplacements à travers le pays, a souvent, et à quelques exceptions près, eu un bon accueil. Bien que l'équipe algéroise ait dû subir, par le passé, les pressions et les agressions de quelques clubs peu enclins à des comportements dignes de vrais sportifs, ce n'est pas une raison de rendre la pareille ou bien de faire comme d'autres pour s'assurer, par tous les moyens, les trois points d'un match. Aujourd'hui, il est quasi impossible de faire admettre à des dirigeants et encore moins aux supporters que l'esprit sportif doit prendre le dessus sur tout. Pis encore, certains confrères, censés défendre les principes et les vertus du sport, tombent dans le piège du chauvinisme en incitant indirectement à la violence ou bien en minimisant à dessein des dépassements pourtant condamnables. Déjà le fait d'avoir décidé de retourner au stade Omar-Hamadi de Bologhine est une régression en soi vu que l'équipe mouloudéenne n'arrivait plus à s'exprimer ni à gagner surtout, puisque avant ce match contre le CABBA elle n'a réussi que cinq succès en 25 matchs (4 à l'aller et 1au retour). Quel maigre bilan pour une équipe qui a fait parler d'elle beaucoup plus en dehors du rectangle vert. On comprend bien les raisons des dirigeants de réunir toutes les conditions – légitimes – pour garantir le succès de leur équipe (ambiance chaude dans les tribunes, présence très proche des supporters…), mais de là à recourir aux insultes et aux coups de poing, comme le font «fièrement» d'autres clubs, on dira que le MCA n'a pas besoin de cela parce qu'il a d'autres armes et valeurs à faire valoir que de se rabaisser et de devenir banal. Comme les autres.