Evénement n Un nouveau rendez-vous s'ajoute à l'agenda culturel. Un nouveau festival est né. «La chanson amazighe a, aujourd'hui, une renommée internationale ; et le succès que celle-ci a enregistré à l'étranger, notamment avec Idir, Aït Menguellet, Chenoud ou encore Takfarinas, nous a engagés à organiser un festival entièrement dédié à cette chanson», a déclaré, mardi, Azeddine Mihoubi, directeur général de la radio nationale, lors d'un point de presse au Centre culturel de cette institution, dans le cadre du lancement de la première édition du Festival national de la chanson amazighe. Et d'ajouter : «Notre souci est de promouvoir ce patrimoine musical dans sa diversité et ses variantes linguistiques». Il a, en outre, souligné que «la chanson amazighe a tant donné à la chanson algérienne». Initié par la Chaîne II et ce, en coordination avec la télévision, ce festival de trois jours, qui se tient depuis hier à l'auditorium du centre culturel de la radio nationale, s'attelle à promouvoir la chanson amazighe dans ses différents registres linguistiques : targui, mozabite, chenoui, kabyle, chaoui… Autant de parlers que de sensibilités pour dire, d'une même voix, l'amazighité dans sa diversité. Le directeur général de la Radio nationale, Azeddine Mihoubi, a, ensuite, indiqué que ce festival est baptisé Dacine. «Nous avons tenu à appeler ce festival du nom de Dacine, une poétesse targuie de la première moitié du XXe siècle, connue, d'abord, pour être belle, mais surtout pour sa sagesse et sa verve poétique», a expliqué l'intervenant. Et de poursuivre : «Dacine est un symbole du verbe, et ce symbole, nous avons tenu à l'illustrer dans ce festival, car celui-ci est l'expression du verbe et du vers. » Force est de relever que, s'agissant de festival, c'est d'habitude, et à l'évidence, le ministère de la culture qui s'en charge. Interrogé sur ce point, Azeddine Mihoubi a dit : «Ce qu'il faut savoir, c'est que la radio est une entreprise citoyenne. Sa vocation n'est pas seulement d'informer ou de programmer des émissions. Son but aussi est de porter et de produire des projets culturels. Et en tant qu'institution soucieuse de multiplier et de développer les initiatives culturelles nous avons pensé, nous aussi, à contribuer, à notre manière, à enrichir et à diversifier la scène culturelle, en initiant ce festival de la chanson amazighe.» Enfin, et pour finir, Azeddine Mihoubi a souligné le rôle de ce festival, celui de témoigner de l'intérêt affiché par la radio pour promouvoir et fructifier l'héritage culturel musical d'expression amazighe qui est une richesse culturelle et une pluralité identitaire et le souci permanent de le partager avec le public. Sur ce, il a rappelé que la radio nationale se considère parmi les rares pays, si ce n'est le seul pays en Afrique et dans le monde arabe à posséder un réseau de radios locales très important. Il a également rappelé qu'une dizaine de radios locales émettent en langue amazighe. Cela revient à dire qu'elle s'assigne comme mission de collecter les musiques éthnologiques et de les conserver dans un programme de préservation à travers des enregistrements. l Azeddine Mihoubi, qui a annoncé que son établissement, la Radio nationale, nourrit d'autres projets culturels qui seront incessamment concrétisés et rendus publics, n'exclut pas la possibilité d'élargir ce festival au-delà des frontières, en lui conférant ainsi une dimension internationale. «C'est une possibilité que nous envisagerons lors des prochaines éditions, mais pour le moment, ça sera un festival national», a-t-il dit. Le directeur général de la Radio nationale n'exclut pas également la possibilité de hisser le festival, lors des prochaines éditions, au niveau de compétition. «Il s'agit là aussi d'une possibilité que nous étudierons à l'avenir pour créer au sein même de ce festival un espace d'émulation, couronné de prix, de manière à donner une dynamique nouvelle à la création musicale», a-t-il souligné, ajoutant : «Pour ce faire, ça sera alors, dans ce cas, aux radios locales – celles qui émettent en amazighe – d'organiser des présélections». Il a aussi annoncé que lors des prochaines éditions de ce festival, des activités annexes seront programmées en marge de la manifestation et auront pour relation la culture et la musique amazighes, comme des expositions ou des conférences. Mais pour l'heure, et pour cette première édition, les participants à cette manifestation musicale auront à animer des conférences sur leurs expériences et parcours ainsi que sur leurs préoccupations quant à la chanson amazighe.