Niveau n Au moment où l'enseignement de cette langue dans les universités et dans le secteur de l'éducation, de l'avis des enseignants, ne porte pas encore ses fruits, un véritable rush est enregistré dans les écoles privées. «Ecole… propose des formations en langues : anglais, français, espagnol, allemand, cours intensifiés durant la journée et cours de soir. Institut de hautes études… vous propose des formations diplomantes en anglais avec possibilité de continuer à l'université de Cambridge, UK.» Ce genre d'annonces revient souvent durant toute l'année dans les pages publicitaires des quotidiens nationaux. Ces derniers temps, l'apprentissage de cette langue enregistre un engouement jamais égalé. Des étudiants, professeurs universitaires, commerçants et, dans certains cas, des hommes d'affaires, s'inscrivent ainsi dans des écoles privées, pour améliorer leur niveau ou apprendre carrément cette langue. Mohamed, enseignant d'anglais dans une école privée à Bab-Ezzouar, nous a confié que ces deux dernières années, des agents commerciaux, importateurs et parfois des hommes d'affaires, exerçant en étroite collaboration avec des étrangers, s'inscrivent en nombre dans cette école. «Depuis le lancement de notre école, début 2003, on n'a jamais enregistré un pareil engouement de la part de cette catégorie», nous dit-il. Djamel, directeur de marketing, dans une grande société exportatrice, s'est mis récemment à étudier l'anglais, et ce, par obligation professionnelle. «Vu mon poste, qui a pour vocation : chercher toujours des nouveaux clients, et faire accroître le chiffres d'affaires de notre entreprise, je suis obligé de convertir mes compétences technicocommerciales acquises dans la langue française, en langue anglaise», précise-t-il. Cependant, des questions reviennent sur toutes les lèvres : avoir recours à des écoles privées et instituts agréés par l'Etat, ne signifie-t-il pas que les cours ou les modules enseignés dans les lycées et à l'université ne sont pas à la hauteur ? Dans le même sillage, le nouveau programme éducatif, pourra-t-il, à lui seul, suffire à apprendre aux lycéens cette langue au point de l'écrire et de la parler convenablement ? Ensuite, les modules d'anglais dispensés, durant les quatre et/ou les cinq années que passe l'étudiant à la fac ne suffisent-ils pas à bien maîtriser la langue ? A en croire nos différents interlocuteurs, la réponse semble affirmative. «Nous avons des étudiants qui ont un niveau très faible en anglais. Ils viennent pourtant du lycée, mais nous avons comme l'impression qu'ils n'ont jamais étudié cette langue.» «Que pouvons-nous faire lorsque l'enseignement de cette langue se fait une fois par semaine, durant seulement une heure et demie ?», s'interroge une enseignante d'anglais à l'INC. Et d'ajouter que les actuels programmes font tout pour ne pas enseigner l'anglais aux étudiants. «Nous, lorsque nous étions étudiants, nous avions bénéficié de stages aux Etats-Unis ainsi qu'en Angleterre pour parler la langue et avoir l'accent, car c'est là un point primordial», nous précise la même source.