Plusieurs policiers bahreïnis ont été blessés, hier, mercredi, par des jets de pierres lors d'une manifestation en faveur de compensations pour les dissidents victimes de torture, a rapporté jeudi l'agence officielle bna. Quelque 2 000 personnes ont participé au rassemblement à l'appel du Comité national pour les martyrs et les victimes de tortures, qui milite pour obtenir des dédommagements aux dissidents maltraités dans les années 1980 et 1990, selon un photographe de l'afp. L'organisateur Jaâfar al-Alawi a accusé des «saboteurs» d'être à l'origine des attaques contre les policiers et «dénoncé ces tentatives de sabotage», selon bna. Plusieurs policiers ont été blessés lorsque des manifestants leur ont jeté des pierres et cassé des devantures de boutiques, a ajouté l'agence. Les manifestants ont scandé des slogans appelant à des poursuites en justice contre certains responsables accusés de torture et à l'annulation d'un décret qui, selon eux, «protège» ces officiels. En vertu du décret royal 56, publié en octobre 2002, les tribunaux ne peuvent accepter les plaintes présentées contre des personnes accusées d'avoir commis des crimes avant l'amnistie générale décrétée en février 2001. Ce décret s'inscrit dans le cadre de la réconciliation nationale et des réformes politiques. Bahreïn a connu des troubles antigouvernementaux entre 1994 et 1999, ayant fait au moins 38 morts. Ils ont cessé depuis l'accession au trône de cheikh Hamad Ben Issa al-Khalifa, en mars 1999 à la mort de son père.