Danger n Forte de 25 000 éleveurs possédant 1,5 million d'ovins, la wilaya est confrontée à une grave sécheresse qui a accéléré la dénudation de ses parcours. Nombre d'éleveurs ont commencé à vendre leurs troupeaux à des prix bradés, cédant ainsi un mouton de six mois valant 15 000 DA il y a seulement quelques mois à seulement 8 000 DA. Certains éleveurs de M'sila, Sidi Aïssa et Boussaâda affirment avoir été contraints par la sécheresse qui sévit depuis huit mois, à se séparer de la moitié de leurs troupeaux en raison de l'insuffisance de fourrage sur les terrains de pacage. En effet, les précipitations ont été de 17 mm seulement contre 144 mm en 2007. Ils signalent, en outre, avoir recouru à l'achat d'aliments de bétail à raison de 40 DA par jour et pour chaque bête non pour les engraisser, mais «seulement pour les maintenir en vie». Cependant, nos interlocuteurs notent la stabilisation des prix de la viande ovine autour de 550 DA le kilo, en dépit de la tendance baissière des prix de l'agneau sur pied. Pour eux, cela s'explique par le fait que les boucheries achètent et vendent sans contrainte alors que les propriétaires de troupeaux sont souvent obligés de vendre au prix du jour. Certains éleveurs résistent et continuent d'acheter l'orge à des prix oscillant entre 1 800 et 3 000 DA le quintal, alors que d'autres déplaçant leur bétail vers des parcours moins touchés par la sécheresse, mais où le prix de location continue de grimper atteignant les 100 000 DA pour une parcelle exploitable pendant un mois environ. D'autres encore n'hésitent pas à gaver leurs troupeaux d'aliment de volaille. Cette alimentation déprécie, toutefois, la qualité de leur viande qui vire plus vers le blanc que vers le rouge, selon des connaisseurs. Les éleveurs locaux affirment, par ailleurs, ne rien attendre de l'Office interprofessionnel des céréales qui, disent-ils, n'accorde pas plus de 400 g d'aliment par jour et par bête. Cette quantité suffirait, affirment-ils, à peine à alimenter un poulet, et son prix devient dissuasif lorsqu'il faut lui ajouter les frais de transport. Au cours des deux derniers mois, cet office a distribué 1 000 q d'orge alors que le cheptel de la wilaya a besoin de 100 000 q chaque bimestre, affirme-t-on à la Chambre d'agriculture. Pour réduire les effets de la spéculation, la Chambre d'agriculture soumet à un contrôle strict la délivrance de la carte d'éleveur, de sorte à permettre que la plus grande quantité d'aliments disponible aille aux véritables éleveurs.