Evénement n Le youyou des anges est l'intitulé du dernier album de Djamel Allam sorti récemment aux éditions Belda. «Le titre de l'album est puisé de la célèbre chanson patriotique de Farid Ali durant la guerre de libération nationale», a déclaré Djamel Allam, lors d'une conférence de presse hier, au complexe culturel Laâdi-Flici. «Cet album, mon 8e, est un hommage rendu à des artistes, tels que Alaoua Zerouki, Farid Ali, Djamel Amrani, cheikh Sadek Lebdjaoui et bien d'autres», a-t-il dit et de poursuivre : «C'est aussi un hommage à l'artiste et à l'ami El-Hachemi Guerouabi.» L'album s'ouvre alors sur une chanson au style chaâbi ayant pour titre Hachemi que Djamel Allam dédie au défunt chanteur qui, pour lui, «est une voix, une maîtrise, un style, une école, un état d'esprit et une histoire». «Ce morceau, je l'ai voulu comme un hommage pour ne pas oublier l'homme qui se cachait derrière l'artiste», a-t-il dit, regrettant que «la disparition d'El-Hachemi Guerouabi, autant brutale qu'inattendue, a laissé la chanson algérienne orpheline de ceux qui l'ont faite». Dans ce titre, on entend, en introduction, la voix de Sid Ahmed Agoumi, et à la fin celle de cheb Khaled. «J'ai demandé à Sid Ahmed Agoumi, qui est un ami à moi, de m'accompagner au chant, mais il a préféré faire el goual», a-t-il souligné. Harraga est un autre titre de l'album inspiré de l'actualité. «Qui aurait dit qu'un jour notre pays serait exportateur de boat-people ? Qui aurait dit que ce chêne invincible se viderait de sa sève avec une telle violence ?» L'actualité des harragas «est un sujet qui m'a vraiment touché et je voulais lui consacrer une chanson, mais je n'arrivais pas à trouver les mots. J'ai fait appel à des auteurs comme Abdelmadjid Meskoud, Réda Doumaz ou encore Rachid Boudjedra. Mais aucun n'a pu trouver le bon texte. J'ai décidé donc d'en faire un instrumental.» S'expliquant encore sur ce morceau, le chanteur a dit : «En s'inspirant de la musique du film Omar Guetlatou de Merzak Allouache, je voulais, par la même occasion, rendre hommage à Ahmed Malek, le compositeur de la mélodie qui me semblait appropriée pour un sujet aussi grave.» Un autre titre, Agressé dès ma naissance, est un hommage au poète Djamel Amrani. Cette chanson semble dire : «Djamel Amrani, tu nous manques. Tes mots nous tiennent chaud. Ta poésie veille sur nous… et nous t'aimons.» S'exprimant ensuite sur Muhand, un autre titre, Djamel Allam a dit : «Cela pourrait être la version enjouée de l'immortel Ya rayah. Partir, souffrir, revenir, choisir de repartir. Une espèce de cycle infernal corollaire de l'émigration depuis des générations. Cette chanson est une reprise qu'à moitié, car je me suis permis de remanier les textes originaux, mais au fond le sujet reste le même et le questionnement toujours aussi troublant : répondre à l'appel des sirènes ou au cri de la terre ?»