Résumé de la 1re partie n Prenant le loup – qui avait adouci sa voix – pour leur mère, les deux chevrettes Azza et Maâzouza lui ouvrent la porte et se font «avaler»... A son retour, la chèvre trouva la porte grande ouverte. Elle comprit vite qu'un malheur était arrivé. Elle chercha, chercha… Elle chercha sous la table, derrière l'armoire, dans le coffre, sous les tapis, mais elle ne trouva pas ses petites. Azza et Maâzouza avaient bel et bien disparu. La chèvre comprit que c'était le loup qui les avait dévorées. Désespérée, elle courut en direction de la forêt et ne tarda pas à l'apercevoir, le ventre bien gonflé, ronflant sous un arbre. Il faisait sa sieste pour digérer. Elle le réveilla en le menaçant : — Rends-moi mes filles. Je suis sûre que c'est toi qui les as avalées. Si tu ne les recraches pas, je t'éventre avec mes cornes. — Je ne peux pas. C'est trop tard, je les ai mangées, répondit le loup. — Battons-nous. Je vais te tuer et t'ouvrir le ventre pour récupérer mes filles, hurla la chèvre. Le loup protesta : — Mais non ! Ce n'est pas juste. Toi, tu as des cornes et moi, je n'en ai pas. — Eh bien, si ce n'est que cela, je vais te fabriquer des cornes. La chèvre lui confectionna sur place et très rapidement une jolie paire de cornes en argile qu'elle lui colla sur la tête, juste à côté de ses oreilles toutes noires. Chacun d'eux se mit en garde et le combat commença. A la première charge, les cornes en argile du loup se brisèrent et la chèvre l'éventra. Ensuite, elle se hâta de sortir Azza et Maâzouza. Hélas, aucune des deux ne respirait. Maman Chèvre les secoua, secoua, en vain. Elle s'assit alors auprès de ses filles et se mit à verser des larmes de douleur. Elle pleurait, pleurait... Ses gémissements furent entendus par une abeille qui butinait tout près. Celle-ci vint la trouver et lui demanda la raison de tant de pleurs. La chèvre, entre deux sanglots, lui raconta toute son histoire. L'abeille, qui connaissait toutes les vertus des plantes, la rassura : — Tu sais, je connais une plante qui pourra ressusciter tes filles. La chèvre la supplia de se précipiter pour lui rapporter cette plante. L'abeille ne tarda pas à revenir avec une petite feuille. — Prends-la et frotte-la sur les narines de Azza et de Maâzouza, lui conseilla-t-elle en s'envolant. La chèvre suivit les instructions : elle prit la feuille, la frotta sur les petits museaux de ses filles qui se réveillèrent aussitôt et se jetèrent dans ses bras. Voilà comment la maman chèvre sauva ses filles Azza et Maâzouza. Et voilà aussi comment elle se débarrassa du loup. Mais personne ne sut jamais le nom de la plante miraculeuse. Elle est partie, je suis venue !