Décision n Le comité national des chauffeurs de taxi a lancé un préavis de grève illimitée dans l'ensemble des wilayas du territoire national. Cette décision a été annoncée hier, lors d'un point de presse animé par le président de ce comité au siège de l'Ugcaa. Selon le conférencier, ce préavis va être déposé aujourd'hui au niveau de la tutelle et s'il n'y a aucune réponse au-delà du délai réglementaire de 15 jours, la grève sera entamée. Aït Brahem a accusé l'administration des impôts de ne pas avoir joué son rôle durant ces années, du fait qu'elle n'a point saisi les chauffeurs de taxi à temps et qu'elle est derrière le problème du surendettement dû au fisc. «Aujourd'hui, le dernier d'entre nous a une dette qui dépasse les 500 000 DA, y compris les pénalités de retard, une situation qui empêche les chauffeurs de taxi d'accéder aux crédits bancaires pour acheter un véhicule neuf, alors que la loi de 2001 stipule l'interdiction à tout véhicule ancien (plus de 10 ans) de circuler», a indiqué le conférencier. Ce dernier a rappelé que la proposition de l'administration des impôts d'échelonner la dette a été refusée par les chauffeurs de taxi. Le représentant du comité a ensuite lancé un appel pressant aux autorités concernées, en l'occurrence les responsables du secteur, pour parvenir à une solution susceptible d'améliorer la situation du chauffeur de taxi et en même temps d'éviter l'anarchie dans le secteur. «Nous ne pouvons pas continuer à travailler dans ces conditions, nous demandons aux pouvoirs publics une amnistie fiscale pour éponger la dette, surtout celle liée à la décennie noire, et de remettre de l'ordre dans ce secteur afin de lancer un plan général lié à la circulation des taxis.» Aït Brahem a rappelé que la corporation a fait toutes les démarches nécessaires pour arriver à résoudre ce problème, mais malheureusement, dit-il, «depuis 2003 nous n'avons reçu aucune suite». Le conférencier a, en outre, soulevé le problème lié au statut particulier du chauffeur de taxi, en mettant en exergue les difficultés socioprofessionnelles telles que l'absence des stations de taxi, le prix de l'essence qui a triplé, le manque de la pièce de rechange sur le marché national, etc. L'activité clandestine a également été au cœur du débat de cette rencontre. Selon le conférencier, le travail d'un clandestin s'est imposé ces dernières années dans notre pays à cause du manque et de la mauvaise gestion du transport en commun : «Le clandestin est en train d'exercer une double fonction, de plus il ne garantit guère la sécurité du citoyen.» L'un des problèmes soulevés également est celui de la résiliation des licences d'exploitation sans préavis. Cette situation réduit certains chauffeurs de taxi au chômage. Il y a lieu de savoir enfin que les chauffeurs de taxi en Algérie sont au nombre de145 000, dont 12 000 activent dans la capitale .