Les chauffeurs de taxi promettent une grève générale dans quinze jours si la tutelle n'apporte pas de réponse à leurs revendications. Le préavis de grève sera déposé la semaine prochaine. C'est ce qu'a annoncé hier la section nationale des chauffeurs de taxi. Une décision qui fait suite à une réunion d'évaluation ayant regroupé la semaine dernière tous les concernés. «Suite à une série de rencontres régionales entre taxieurs, nous avons constaté que tous ceux qui exercent ce métier souffrent à plusieurs niveaux. Il s'agit, entre autres, de la hausse des impôts depuis plusieurs années. Il y a aussi le point lié aux licences de moudjahidine sur les prix desquelles s'opère un chantage. Ces prix diffèrent, en effet, d'une région à une autre», a estimé le président du Comité national des chauffeurs de taxi, M. Aït Brahim Hocine. «Les problèmes discutés lors des différentes rencontres avec le ministère des Transports et la direction des impôts n'ont pas été résolus à ce jour», ajoute-t-il. Le comité exige l'effacement des dettes cumulées par les taxieurs auprès de l'administration fiscale depuis 1992. La seconde revendication a trait au statut de ceux qui exercent cette activité. «Jusqu'à présent nous ignorons notre statut. Sommes-nous des commerçants, des artisans, des prestataires ? Il faudrait que les choses soient tirées au clair dans l'intérêt de toutes les parties», ajoute le porte-parole du syndicat, affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Même si les membres de cette organisation mettent en évidence la revendication d'un statut, ils n'en pensent pas moins que le gel de la commission technique a joué un mauvais coup aux chauffeurs de taxi. D'où l'insistance du syndicat pour la relance de cette commission, car, soulignent des membres de l'organisation syndicale, «seule la commission technique peut être un espace de débat entre les différentes parties pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent». A qui incombe la responsabilité de relancer cette commission mise en veilleuse depuis un certain temps ? Le syndicat est formel : «Ce sont des prérogatives du ministère des Transports. Depuis 2003, rien n'a été fait pour mettre de l'ordre dans cette activité.» Il convient de rappeler que les chauffeurs de taxi ont déclenché des mouvements de grève à plusieurs reprises depuis au moins une année, mais sans que «les pouvoirs publics se penchent sur les doléances soulevées». A. Y.