Première n Titulaire d'entrée avec son équipe, l'international algérien du Glasgow Rangers Brahim Hemdani n'a pu aller au bout de son rêve. Son équipe s'est inclinée, hier soir, au City of Manchester Stadium, en finale de la coupe de l'UEFA devant les Russes du Zénith Saint-Pétersbourg (0 à 2). Dans une opposition de styles, la finale de la coupe UEFA-2008 a souri logiquement à l'équipe la plus brillante, celle qui a réalisé le meilleur parcours et qui a dominé son ultime adversaire de la tête et des... «pieds». Le football a consacré les meilleurs, faisant fi des sentiments et des préjugés, même si l'image d'un club «raciste», refusant de faire jouer le moindre joueur de couleur depuis sa création, a l'air de bien coller au Zénith Saint-Pétersbourg. Une équipe russe la plus riche du pays avec un budget de 93 millions d'euros, rendu possible par l'apport de Gazprom, le géant russe de l'énergie, et soutenu par les plus hautes instances politiques du pays, en l'occurrence le nouveau président Dmitri Medvedev et son prédécesseur Vladimir Poutine. Le parcours des hommes du Néerlandais Dick Advocaat avant d'atteindre cette finale au stade de Manchester City prouve qu'ils n'y sont pas parvenus par pur hasard, jugez-en : dans la phase des groupes, ils ont surclassé l'AZ Alkmaar (Pays-Bas), le Larissa FC (Grèce) et Everton (Angleterre), ils écartent le Villareal (Espagne) (1 à 0 et 1à 2) en 16es de finale, puis l'Olympique Marseille (1 à 3 et 2 à 0) en 8es, le Bayer Leverkussen (1 à 4 et 1 à 0) en quarts et enfin le Bayern Munich (1 à 1 et 4 à 0) en demi-finales. Ainsi, après un séjour de deux ans en terre andalouse, chez le FC Séville (2006 et 2007), la coupe de l'UEFA se déplace vers l'est, récompensant un football qui veut revenir au premier plan grâce à la force de l'argent et confirmant le renouveau du football russe, déjà marqué par la présence de sa sélection au prochain Euro-2008. Sur le terrain, la brillante équipe du Zénith a fait rappeler aux spécialistes le Dynamo Kiev d'Oleg Blokhine, cette formation ukrainienne (qui évoluait à l'époque sous la bannière de l'URSS) qui faisait sensation dans les années 1970-1980, avant le déclin du football de l'Est. Maîtrise technique, présence physique, force tactique, excellentes individualités, à l'image du premier buteur de la finale Igor Denisov, tout juste 23 ans. Ce qui n'était pas le cas des Rangers qui ont voulu faire valoir leur défense en béton, mais qui a fini par céder à la 72' puis dans le temps additionnel sur un but du trentenaire Konstantin Zirianov. Mais au-delà du résultat final et de la rencontre en elle-même, ce qui a frappé encore une fois les esprits ce sont ces images incroyables de sportivité et de fair-play : les joueurs de l'équipe vainqueur qui font la haie d'honneur, à la manière des rugbymen, à leurs adversaires du jour, les applaudissant et leur rendant hommage. Puis à ces derniers de rester sur la pelouse pendant de longues minutes pour rendre la pareille aux joueurs du Zénith en les applaudissant. Seconde finale perdue pour Hemdani l Rappelons seulement que le nouvel international algérien Brahim Hemdani a été titularisé d'entrée dans cette finale par Walter Smith et qu'il a été confiné, comme toute son équipe, à un rôle plus défensif qu'autre chose avant d'être remplacé dans le dernier quart d'heure. C'est la seconde finale perdue par Hemdani après celle sous les couleurs de l'OM en 2003 contre le FC Porto. Mais l'histoire retiendra que les Rangers n'ont pas quitté le terrain de la bataille (sportive), pour la beauté du geste et du sport. L'exemple des supporters de Glasgow l Alors que dire de ce magnifique public des Rangers (ils étaient 100 000 supporters à envahir la ville de Manchester hier) qui n'a pas quitté les tribunes, chantant et félicitant les deux équipes. Ce qui n'était pas le cas chez nous il y a une semaine, lorsque les supporters de la JS Kabylie ont préféré tourner le dos à leur équipe en quittant le stade à la mi-temps, juste après le but égalisateur du Coton Sport de Garoua. Que dire encore de ce match, toujours chez nous, qui se profile à l'horizon de la Super DII et qui suscite déjà des relents de véritable guerre, entre le RC Kouba et l'USM El-Harrach ? Deux clubs voisins, deux quartiers collés l'un à l'autre. C'est à se demander si les Algériens, pourtant tous parabolés, regardent tous les mêmes matchs qui nous viennent d'ailleurs ou pas. Mais bon, on nous dira qu'il n'y a pas de comparaison à faire vu que nous n'évoluons pas sur la même planète football. A. S.-B.