La wilaya de Sétif, deuxième du pays après Alger, avec ses 60 communes et 20 daïras, ne laisse pas indifférents les candidats à la présidence de la République et constitue un enjeu de taille pour les prochaines échéances électorales. Très courtisée, elle a accueilli, ce week-end à la salle Hadjeb-Rachid, le secrétaire général du FLN, accompagné de Abdelmadjid Attar, ex-ministre des Ressources en eau et d?autres cadres du parti. Benflis a, dans son allocution qui a duré près d?une heure, fustigé les autorités locales et l?administration qu?il accuse d?exercer de fortes pressions sur les élus FLN, lesquels sont constamment harcelés. C?est dans un mystérieux bureau de l?APW, dénommé bureau n°11, que les élus locaux sont convoqués pour se voir proposer de rejoindre le mouvement des redresseurs, en échange de projets pour leur commune et autres avantages substantiels. Dans le cas contraire, ils subiront les foudres de l?administration. Le SG du FLN qualifie cela d?odieux chantage qui n?arrivera jamais à faire dévier le FLN du respect de la démocratie, des droits de l?Homme et du libre choix entériné par les résolutions du VIIIe congrès : «Le FLN est une locomotive et ne sera jamais un wagon qu?on tracte?» Il qualifie le ministre des Affaires étrangères, M. Belkhadem, de déstabilisateur du parti, mais il se dit optimiste : «Nos militants sont fidèles, l?avenir nous le dira.» La justice doit être indépendante et l?administration neutre. Les citoyens, quant à eux, nous ont fait part de leur indifférence, préoccupés qu?ils sont par leurs soucis quotidiens. «C?est entre eux que ça se passe?», nous dira ammi Salah, un retraité.