Tentative n La conférence interlibanaise s'est ouverte, hier soir, à Doha (Qatar), dans l'espoir de concrétiser le scénario d'une sortie de crise, négocié par la Ligue arabe. Rapidement suspendue, la réunion devait reprendre ce samedi. L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani a assuré que les participants étaient «capables d'éviter des dérapages dangereux qui (...) menacent une patrie, laquelle mérite que nous la protégions». Il s'exprimait lors de l'ouverture de la conférence, à laquelle ont assisté les dirigeants de la majorité parlementaire libanaise et ceux de l'opposition. Seul le chef du Hezbollah chiite, Hassan Nasrallah, était absent, et représenté par un de ses adjoints, Mohammad Raad. A la suite de violences qui ont fait en une semaine 65 morts et 200 blessés au Liban, la majorité et l'opposition ont accepté, jeudi dernier, de renouer le dialogue. Un accord en six points a été accepté, après une médiation de la Ligue arabe menée par le Qatar à Beyrouth. Aux termes de l'accord, les protagonistes vont négocier la formation d'un gouvernement d'union nationale et une loi électorale préalable aux élections générales de 2009. Une fois ces points résolus, le scénario prévoit la levée du campement de l'opposition, qui paralyse le centre de Beyrouth depuis la fin 2006, puis, le lendemain, l'élection du chef de l'Etat, qui doit être le commandant en chef de l'armée, le général Michel Sleimane. Le pays est sans président depuis novembre 2007. Le nom du général Sleimane a été approuvé par tous, mais le vote du Parlement a été reporté à 19 reprises en raison de la crise. Celle-ci a éclaté en novembre 2006 lorsque le Hezbollah et ses alliés de l'opposition ont commencé à réclamer la formation d'un gouvernement où ils disposeraient d'un droit de veto. Les Etats-Unis soutiennent officiellement la conférence, mais surveillent les discussions de loin. «Nous aiderons, mais sans interférer», a déclaré, hier, un haut responsable du département d'Etat. Les analystes doutent pourtant de la neutralité de Washington dans ces discussions aux importantes répercussions régionales. Selon des analystes, les Etats-Unis et leur alliée l'Arabie saoudite avaient fixé au gouvernement libanais des «lignes rouges» à ne pas franchir, notamment sur la minorité de blocage que le Hezbollah exige au sein du prochain gouvernement. l Aucune rencontre avec le Premier ministre libanais Fouad Siniora n'était inscrite au programme du président américain George W. Bush dans son agenda hebdomadaire, contrairement à ce que prévoyait la Maison-Blanche. Dans le cadre de sa tournée au Proche-Orient, M. Bush devait initialement avoir des entretiens bilatéraux avec M. Siniora, demain, à Charm el-Cheikh, en Egypte, à la faveur d'un forum économique pour le Proche-Orient. L'agenda hebdomadaire de M. Bush publié, vendredi, à Riyad, ne faisait mention d'aucune rencontre.