Psychologie n Au cœur de toutes les préoccupations parentales, se trouvent les difficultés d'apprentissage scolaire. Vu sous l'angle de la psychologie de l'éducation, l'enseignement, mal dispensé, peut occasionner chez l'élève des troubles cognitifs qui retardent son développement affectif. Avec Mme Chikhi, psychologue dans un cabinet à Alger, nous avons abordé cette question. Elle a remarqué, en effet, qu'au cours de ses consultations, de nombreux enfants présentent des lacunes dues à un certain laxisme de l'enseignement. «Je reçois des enfants en difficulté scolaire, ils sont en général d'intelligence normale, mais éprouvent souvent des problèmes d'apprentissage, ces derniers induisent parfois un retard mental», nous dit-elle. Ces difficultés d'appréhension soit du langage, soit de son contenu sont, selon elle, le résultat de la mauvaise formation pédagogique de certains instituteurs. L'enseignant axe sa pédagogie sur la transmission directe en mettant l'accent sur la mémorisation systématique des données apprises. Or, «lorsqu'on concentre le cours uniquement sur la mémoire et que l'on n'insiste pas sur l'acquisition par l'enfant du sens critique on ne développe pas chez lui la faculté intellectuelle de compréhension à la base de la résolution d'un problème précis», explique-t-elle. L'enfant qui mémorise, acquiert les opérations nécessaires au raisonnement sans en saisir le sens profond. Autrefois, l'ecole algérienne pouvait être qualifiée d'excellente, mais aujourd'hui on assiste à une régression du système éducatif. «on a mis tout le monde à l'école, on a mis l'accent sur la masse en oubliant que l'école doit être un exemple de probité où l'on est censé dispenser un savoir universel, un savoir scientifique», précise-t-elle. L'école aura ainsi occulté un aspect très important de l'éducation. «la relation enseignant-enfant est fondamentale. Elle doit être une relation de bienveillance. L'enseignant doit savoir accueillir l'enfant. On ne remplace pas des bonnets d'âne par des mots qui blessent la sensibilité de l'enfant», insiste-t-elle. D'une certaine façon, les écoles privées ont permis d'enrayer cette régression en multipliant les occasions de prodiguer du savoir spécialisé en assurant un suivi rigoureux de l'élève», mais, affirme notre interlocutrice, même si ce sont des écoles d'excellence, il reste qu'il y a une surcharge des matières, le risque pour l'enfant de ressentir un certain dégoût, voire, dans certains cas, une dépression est patent. Ce sont toutes ces difficultés scolaires qui peuvent être à l'origine de problèmes affectifs chez l'enfant.