Communication n Mme Pascale Girard, responsable de l'entreprise française Patrimoine conseil est intervenue, hier, au musée du Bardo dans le cadre du mois du patrimoine. Mme Fatima Azzoug, directrice du musée, a ouvert la séance en invitant cette spécialiste dans la conservation-restauration des céramiques et du verre à informer le public sur cette discipline d'autant que les musées algériens conservent de grandes productions céramiques archéologiques et ethnographiques Mme Pascale Girard a fait ses études à la Sorbonne, sa formation de base est l'archéologie, ce qui lui laisse un large champ de compétence. «Je suis aujourd'hui responsable d'une entreprise sur le patrimoine et chargée essentiellement de la conservation-restauration de biens culturels, j'ai un atelier de restauration et je dispense également des formations aux restaurateurs», a-t-elle déclaré. Dans une communication se voulant didactique avec projections de diapositives, notre conférencière insistera sur le caractère très réglementaire de cette discipline avant de définir une série de concepts ayant trait au sujet. «La restauration-conservation est l'ensemble des étapes qui vont concerner le patrimoine, l'ensemble des mesures et actions qui ont pour objectif la sauvegarde du patrimoine culturel et matériel tout en garantissant son accessibilité aux générations», a-t-elle affirmé.-Selon elle, dans la démarche de la conservation, on ne peut exclure en amont la conservation préventive qui concerne l'environnement des collections. Cette conservation est mise en œuvre lorsqu'il y a un danger réel sur l'objet, tandis que la conservation curative se charge d'arrêter le processus de détérioration pour renforcer structurellement le matériau. La restauration proprement dite, quant à elle, est l'ensemble des actions entreprises sur le lieu culturel en état stable afin d'améliorer son appréciation dans le but d'une exposition. Il y a pourtant une distinction essentielle entre les actions mises en œuvre sur le matériau quand ce dernier a totalement perdu sa signification ou sa fonction et la conservation curative de consolidation et de stabilisation des sels par exemple, cette action de restauration n'est envisagée que dans un but esthétique. «En France, toute intervention sur une collection publique incombe à l'Etat à travers le ministère de la Culture et plus précisément de la direction des musées qui assurent un contrôle scientifique et technique, depuis une trentaine d'années, les méthodes ont beaucoup évolué avec l'émergence de formations diplomantes», a-t-elle ajouté. Ainsi, le contrôle est renforcé par des commission qui désignent des restaurateurs qui établissent des devis. Une raison qui fait que les diverses techniques de traitement des matériaux sont très coûteuses. Après cet exposé s'en est suivi la projection d'un bilan sur la conservation des céramiques en Algérie réalisé par Mme Adila Talbi où la technique de la restauration préventive a été mise au jour.