Initiative n Un atelier de restauration des objets en cuir, organisé sous l'égide du ministère de la Culture, s'est ouvert hier matin au Musée national du Bardo d'Alger. Cette rencontre, de 6 jours, animée par la conservatrice - restauratrice française Mlle Julie Nives-Nivou, spécialiste en matières organiques, a regroupé le personnel scientifique des musées ainsi que celui du Centre national des manuscrits d'Adrar, de l'Office national du parc de l'Ahaggar et de l'Office national du parc du Tassili. «Cet atelier a pour objectif de faire acquérir aux conservateurs les techniques et méthodes de conservation et de restauration des cuirs et de répondre aux problèmes pratiques et concrets rencontrés», a indiqué Mlle Fatima Azzoug, directrice du Musée national du Bardo, ajoutant que cette occasion permettra aussi de faire un diagnostic des objets en cuir et composite (cuir associé à d'autres matériaux) et en peau rigide. L'atelier comprend des cours théoriques, la visite des réserves du musée ainsi qu'un cours pratique. «Moins on restaure un objet, mieux il se portera même si on utilise des produits réversibles», a indiqué l'animatrice de cet atelier, ajoutant que l'on «essaye surtout de travailler autour de l'objet (stockage et manipulation) plutôt que sur l'objet». Le cours théorique, au cours duquel seront également données des notions de chimie organique, portera sur le diagnostic des signes cliniques de l'objet à restaurer, les causes de sa dégradation et les méthodes et techniques de restauration. «Le choix des matériaux qu'on utilise peut avoir une incidence sur l'objet», a expliqué Mlle Nives-Nivou qui a mis en valeur l'importance de l'opération conservation préventive pour «essayer de garder le plus longtemps et le plus possible les collections dans leur intégrité». «On doit conserver l'objet dans sa globalité, c'est-à-dire matérielle, historique, anthropologique et culturelle», a confié la spécialiste en restauration, soulignant la valeur historique culturelle et esthétique des objets que «l'on doit restaurer au cas par cas». «Dans la restauration ethnographique et archéologique, on n'a pas les mêmes attentes, les mêmes besoins et le même regard que dans la restauration des tableaux», a indiqué la restauratrice ajoutant que «les objets ont un sens, une fonction et s'ils ont été conservés dans un contexte culturel, ce dernier fait également partie du patrimoine». «On doit, lors de l'opération de conservation et de restauration, respecter les objets et surtout ne pas les détourner de leur origine. Ils doivent au contraire être maintenus dans leur authenticité», a conclu Mlle Nives-Nivou.