Résumé de la 2e partie n Dans les détritus, Tischendorf trouve des morceaux de vieux textes. Mais, les moines lui interdisent de sortir tout objet du couvent quelles que soient sa valeur et nature. Alors Tischendorf rentre au Caire. Il parle de ses déboires aux érudits locaux. «Mais, cher ami, avez-vous visité la troisième bibliothèque de Mar Saba ? — Une troisième bibliothèque ? Non, ce n'est pas possible ! Tant pis, je n'ai plus le courage de retourner voir ces renards du désert.» Alors, pour se consoler, Tischendorf se met à fouiller tous les recoins du Caire. Systématiquement, il visite chaque communauté, pour en rapporter finalement de bien maigres résultats... «Pas de doute, il faut que j'aille dans le Sinaï ! Après tout c'est là que Moïse a eu la révélation des Tables de la Loi.» Et notre chercheur acharné met sur pied une autre caravane de chameaux. A nouveau, il connaît les dures journées et les froides nuits du désert. Jusqu'au couvent de Sainte-Catherine, vieux de quatorze siècles, construit sous l'empereur Justinien. C'est, derrière une muraille épaisse, un labyrinthe de chapelles, de cours, d'escaliers, surmontés par le croissant de Mohammed. On comprend que les moines se trouvent en sécurité dans son enceinte : la seule entrée est à dix mètres du sol, et Tischendorf doit attendre qu'on fasse descendre une nacelle pour le hisser au niveau de l'entrée. A l'intérieur, des moines barbus vêtus de noir lui offrent du café et de l'eau-de-vie de palmier. On lui attribue un moine pour lui servir de guide. Très vite, Tischendorf comprend que celui-ci est un simple d'esprit. Notre explorateur va de surprise en surprise. Il y a vingt-deux chapelles dans le couvent, sans compter la mosquée. Les offices y sont très différents de tout ce qu'il a pu voir. Tel moine au doux regard est un ancien bandit de grand chemin converti. Il peut admirer la chapelle de la Transfiguration, ses ors, ses mosaïques, ses marbres, et celle de sainte Catherine, avec ses trois sarcophages pleins de reliques. Puis il parvient à la chapelle du Buisson-ardent sur le lieu où Moïse reçut les dix commandements. C'est un caravansérail réunissant merveilles et bimbeloteries, entassées pêle-mêle. Tischendorf finit par faire la connaissance du bibliothécaire, frère Cyrille. Mais celui-ci affirme ne pas pouvoir donner la moindre indication concernant des manuscrits bibliques. Pourtant, ce ne sont pas les manuscrits qui manquent : là aussi, une vraie macédoine de textes grecs, syriens, arabes, géorgiens. Cyrille avoue : «Cher professeur, j'ai entendu parler d'un évangéliaire de l'empereur Théodose, mais je ne l'ai jamais vu, et j'ignore où il pourrait se trouver.» Le moins que l'on puisse dire, c'est que les recherches de Tischendorf dans un fatras de volumes de toutes les époques ne semblent guère intéresser les moines. On le laisse se débrouiller seul parmi les livres à demi-dévorés par les rats. Il passe des journées dans la crasse et... dans l'indifférence générale. Jusqu'au jour où, dans un panier plein de papiers destinés à être brûlés, il retrouve un manuscrit grec de l'an 350. Une autre version des Septante, comme le Codex Vaticanus. Voilà qui est intéressant. Du coup, tout le couvent, prieur en tête, se réveille. «Bien sûr que nous connaissions ce trésor. Mais pas question de vous laisser l'emporter.» (à suivre...)