Le mystère entourant le lieu de détention de Saddam Hussein s'est épaissi lundi dernier avec l'annonce par CNN, démentie par le Conseil intérimaire de gouvernement irakien (CIG), que l'ancien président avait été transféré sur une base américaine au Qatar. Les autorités américaines ont refusé de confirmer ou d'infirmer l'information donnée par la chaîne américaine. «Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons dire où il se trouve actuellement», avait déclaré le capitaine Bruce Frame, au QG des forces américaines, en Floride. A Bagdad, le commandant en chef des forces US en Irak, le général Ricard Sanchez, avait déclaré : «Il est détenu dans un lieu non précisé où nous avons pris des dispositions pour qu'il soit en bonne santé. Nous assurons sa sécurité et nous nous assurons que nous obtenons de lui les informations qui nous sont nécessaires pour poursuivre notre mission.» «Il est détenu conformément aux droits d'un prisonnier de guerre. Nous le traiterons humainement, conformément à la Convention de Genève, mais son statut reste à déterminer», a dit encore le général Sanchez. A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge a publié un bref communiqué rappelant que le CICR doit avoir accès à toute personne protégée par la Convention de Genève, y compris aux prisonniers de guerre. Le CICR s'est en revanche refusé à tout commentaire sur la question de savoir si la diffusion d'images de Saddam Hussein hirsute et soumis à un examen médical peu après sa capture violait la Convention, qui interdit de livrer des prisonniers à la curiosité publique. «Nous ne souhaitons pas ouvrir un débat public à ce sujet», a dit le CICR, ajoutant que s'il avait des réserves à ce sujet, elles seraient exprimées directement auprès de Washington. Un membre du CIG cité par la chaîne de télévision Arabiya a affirmé que l'ancien président irakien se trouvait toujours en Irak. «Il n'y a aucune vérité dans cette information (de CNN). Saddam est toujours en Irak. Saddam sera jugé à Bagdad par un tribunal irakien, en toute impartialité», a déclaré Mououafak al-Roulbaiye.