Réticence n La loi rendant obligatoire l'assurance contre les catastrophes naturelles tarde à produire ses effets. La sécheresse est l'un des rares risques naturels qui demeurent non pris en charge par les compagnies d'assurances en Algérie. La décision d'inclure cet impondérable de la nature dans les produits offerts par le marché national des assurances semble être prise par les autorités, à en croire le président de l'Union des assureurs et réassureurs. Selon Amar Latrous, qui s'exprimait ce matin sur les ondes de la Radio, les agriculteurs pourront à l'avenir se prémunir des aléas du ciel en souscrivant des contrats d'assurance «sur la base de textes de lois qui sont actuellement en élaboration». Le président de l'UAR n'a pas fourni plus de détails sur les modalités de l'introduction de ce nouveau produit et sur l'échéance de l'entrée en application des textes de lois dont il a fait part. Mis à part la sécheresse, qui, faut-il le rappeler, touche régulièrement de nombreuses régions du pays, presque tous les risques ou catastrophes naturels sont couverts. L'assurance de certains de ces risques est même rendue obligatoire, notamment après le séisme de Boumerdès en 2003. A ce propos, M. Latrous a regretté le fait que la promulgation en 2004 d'une loi rendant obligatoire l'assurance contre les catastrophes naturelles n'ait pas eu l'effet escompté auprès des citoyens puisque, dit-il, seul un taux de 10 % a été enregistré par les différents assureurs activant sur le marché. A ce propos, il rappelle que les compagnies d'assurances «n'aiment pas avoir affaire à des risques dictés par une obligation. Elles préfèrent que les gens souscrivent leur assurance de façon volontaire pour protéger leur voiture, leur maison…». Les autorités et les compagnies d'assurances doivent faire le nécessaire en conseillant et en orientant les citoyens, et en se montrant «agressives» dans les campagnes de sensibilisation, suggère M. Latrous qui a rappelé, pour illustrer son propos, le niet signifié par les citoyens de Bab El-Oued aux sollicitations des compagnies d'assurances au lendemain des inondations de 2001. Evoquant les risques d'atteinte à l'environnement, le président de l'UAR a suggéré que les industriels, en sus des dispositions de sécurité qu'ils sont tenus de prendre, doivent souscrire à une assurance qui couvrirait les dégâts qui pourraient être portés à l'environnement par leur activité. Cela dit, l'Algérie, où «les citoyens, les autorités et les associations prennent de plus en plus conscience de la nécessité de protéger l'environnement», ne risque pas de connaître la même situation que certains pays d'Afrique, à l'image de la Côte d'Ivoire où des décharges de poisons ont été découvertes, a-t-il rassuré.