Vision n «Nous appelons en tant que ministère chargé de la famille et de la jeunesse à ce qu'il y ait plus de dispositifs dans le cadre juridique et officiel pour la protection et l'accompagnement de la famille productive.» C'est l'appel lancé hier par la ministre déléguée chargée de la Famille et des Affaires féminines, Nouara Djafar, lors d'une rencontre nationale sur le chômage. Nouara Djafar a insisté sur la nécessité de l'intégration de la femme rurale dans le cadre de la lutte contre le chômage dans les zones rurales. «Plus de 22% des femmes rurales sont touchées par le chômage», a-t-elle repris. Nouara Djafar a demandé l'encouragement de l'artisanat et de la production rurale, notamment ceux de la femme. «Avec la concurrence des produits étrangers, il faut préserver les produits des familles productives, notamment ceux réalisés par des femmes, tout en leur faisant bénéficier de plus de qualifications pour répondre à la demande locale», a-t-elle enchaîné, lançant un appel aux walis et aux collectivités locales à l'ouverture d'espaces commerciaux pour cette catégorie, tout en l'accompagnant dans la commercialisation de ses produits. Ils peuvent, selon elle, ouvrir des marchés hebdomadaires ou mensuels pour commencer, dans le but de rapprocher ces producteurs des citoyens. Nouara Djafar a indiqué que 45% des femmes travaillent dans l'informel chez elles, selon l'étude faite en 2006 sur 5.000 femmes. «Nous voudrions les intégrer, les accompagner dans l'écoulement de leurs produits, ce qui permettra de les sortir de l'informel par leur régularisation fiscale», a-t-elle expliqué. Elle s'est désolée de l'ignorance de la plupart des jeunes diplômés quant à l'existence des dispositifs d'aide à l'emploi «qui ne sont pas rapprochés des jeunes sur le terrain. Il y aura un plan spécial d'information pour remédier à cette faille par la sensibilisation des jeunes au nouveau dispositif adopté récemment qui permet des salaires selon le niveau de chacun, tout en bénéficiant de formations qualifiantes». La ministre a rappelé que quelque 988.000 filles ont bénéficié de stages en formation professionnelle dont des milliers ont monté leurs propres projets. Certains ont eu des problèmes d'intégration, d'autres d'écoulement de leurs produits. Elle voudrait que l'on arrive à passer de 11,8% de taux de chômage à 9% en 2009 , objectif tracé par l'Etat. La présidente de l'Association nationale pour la promotion de la formation professionnelle et l'emploi, Abrous Zegar Zahia, a insisté pour sa part sur la protection de la famille productive qui devrait, selon elle, bénéficier de marchés pour épuiser ses produits. Rappelant que dans chaque commune il existe des locaux commerciaux non distribués, elle a appelé à en faire bénéficier tous les artisans et producteurs sans aucune discrimination.