Lundi 9 mai 2008, salle des conférences de Tifariti. Il est 22h environ quand un groupe de rap entre en scène sous un tonnerre d'applaudissements. Emus, les deux jeunes Algériens de «Sans S'mir» saluent timidement les présents avant de commencer à fredonner leurs chansons dédiées à la lutte du peuple sahraoui. C'est le délire dans la salle ! Les présents, des jeunes pour la plupart, touchés par le contenu des chansons du groupe «Sans S'mir», crient à tue-tête. Mais pas seulement. Certains, complètement déchaînés, s'approchent du mieux qu'ils peuvent de la scène comme pour «déguster » de très près les chansons des deux jeunes Algériens. Le service d'ordre est complètement dépassé. Les organisateurs ne savent plus quoi faire. Ils finissent tout de même par prendre la décision... d'annuler le concert qu'allait animer le lendemain le même groupe. Le lendemain justement, Tayeb El-Houari, le secrétaire général de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) prononce un discours dans la même salle devant un nombreux public qui ne se fait pas prier pour l'applaudir chaleureusement dès son apparition. Réitérant le soutien de l'Algérie à la lutte du peuple sahraoui, le premier responsable de l'Onec interpelle la communauté internationale pour agir dans le sens de l'application des résolutions du Conseil de sécurité. Des youyous fusent du fond de la salle. Et les présents de scander d'une seule voix : «Tahia el-djazaïr (vive l'Algérie).» Tayeb El-Houari reprend difficilement la parole, avant d'être interrompu par d'émouvants refrains : «Ya chahid artah artah sanouwassilou al kifah, (ô martyr repose en paix, on continuera la lutte)», ou encore : «La badil la badil, aon takriri al Tnassir, (Il n'y a pas d'autre alternative à l'autodétermination).»