Le Pérou et le Chili, éternels rivaux des Andes, s'affrontent à nouveau, cette fois pas sur un champ de bataille, mais sur la paternité de la pomme de terre. La querelle est repartie de plus belle entre les deux pays voisins qui affirment chacun que le tubercule a vu le jour sur son sol, bataille d'experts à l'appui. «La pomme de terre chilienne procède de la péruvienne, cela est indiscutable et le tubercule a son origine au Pérou», a assuré un responsable du ministère de l'Agriculture péruvien. C'est à partir de la région du Titicaca, dans le sud-est du Pérou, que la pomme de terre s'est propagée dans la région andine, ajoute le scientifique. La presse du Pérou, à la fibre nationaliste, accuse le Chili de vouloir lui «voler la pomme de terre péruvienne». Le Chili veut s'approprier «7 000 ans de copyright agraire» a constaté ironiquement un éditorialiste du quotidien La Primera. De son côté, la ministre de l'agriculture du Chili a fait inscrire au registre du Service de l'agriculture et de l'élevage 280 sortes de pommes de terre, originaires de l'île de Chiloe dans le sud du pays. Selon les scientifiques de ce pays, 90% des 7 000 variétés existant aux Pays-Bas ont des origines chiliennes. Quant au Pérou, il recèle avec environ 3 000 espèces la plus grande diversité de pommes de terre au monde, affirment les experts basés à Lima.