Contacts n Mahmoud Abbas et Ehud Olmert se sont rencontrés dans un climat alourdi par l'annonce de nouvelles activités de colonisation juive. Le négociateur palestinien Saëb Erakat, qui a participé à la rencontre du président palestinien avec Olmert, a affirmé que le «fossé demeure. Les négociations sont sérieuses, mais sont entravées par la colonisation qui risque de les torpiller». «Israël doit choisir entre la colonisation et la paix», a dit Erakat au lendemain de l'annonce par Israël de projets de construction de 884 nouveaux logements dans les quartiers de colonisation juive, dans la partie orientale de Jérusalem, occupée et annexée en 1967 par Israël. Il a ajouté qu'Olmert n'avait pas donné de réponse satisfaisante aux griefs palestiniens sur la colonisation et appelé Washington à intervenir pour pousser Israël à respecter ses obligations dans la Feuille de route. Un plan de paix international prévoyant notamment le gel des activités de colonisation. Après sa rencontre avec Abbas, Olmert a déclaré que son pays «exercerait sa souveraineté sur Jérusalem pour l'éternité», à l'occasion du «Jour de Jérusalem». Les Palestiniens ambitionnent de faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat dans le cadre d'un règlement définitif. Washington, qui parraine les négociations de paix relancées en novembre 2007 à Annapolis et censées aboutir à un accord avant fin 2008, a mis en garde Israël contre ses projets de construction à Jérusalem-Est, indiquant que les activités de colonisation exacerbent les tensions avec les Palestiniens. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit, quant à lui, «profondément préoccupé par ces projets qui vont à l'encontre des engagements aux termes de la Feuille de route et du processus d'Annapolis». Le mouvement Hamas a qualifié, pour sa part, de «farce» la rencontre, accusant le président palestinien de «conférer une légitimité à la colonisation juive en s'entretenant avec Olmert». Déjà compromises par l'absence de progrès, les chances de parvenir à un accord israélo-palestinien avant fin 2008 semblent s'éloigner encore plus, du fait de la crise politique en Israël, où Olmert est poussé à la démission après avoir été mis en cause dans une nouvelle affaire de corruption. Constructions à Jérusalem Le feu vert d'Olmert l Le feu vert à la construction de 884 logements à Jérusalem-Est a été donné par le Premier ministre israélien Ehud Olmert avant son départ pour les Etats-Unis, a indiqué ce mardi matin le ministre de l'Habitat, Zeev Boïm. Le ministère de l'Habitat a publié, dimanche, deux appels d'offres pour la construction de 121 logements à Har Homa et 763 autres à Pisgat Zeev, deux quartiers de colonisation érigés à Jérusalem-Est. Interrogé sur la réaction négative des Etats-Unis à propos de ces constructions, Boïm a affirmé qu'il «n'y a rien de nouveau dans cette position». «Nous avons une divergence depuis 41 ans sur Jérusalem avec les Etats-Unis, l'Onu et les Palestiniens», a ajouté ce proche d'Olmert. Il faisait allusion à la conquête durant la guerre de juin 1967 et l'annexion de la partie orientale de Jérusalem par Israël, qui n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.