Résumé de la 149e partie n Willy a pressenti que sa femme est en danger. Cette sensation se confirme avec le rapport de police mentionnant qu'Alvirah avance dans les bois sous la menace du pistolet de Barra. Jusqu'au Pebble Beach Club, lui dit Min. Si Barra a les bijoux, elle doit avoir prévu de s'en débarrasser, quelque part dans ce bois. Il serait alors quasiment impossible de les y retrouver. Il couvre plus de quarante hectares, dont la plus grande partie est très dense, voire marécageuse par endroits.» Voyant l'expression de Willy, elle ajouta hâtivement : «Mais Alvirah est peut-être simplement en train de la suivre. Je suis sûre qu'elle va bien.» Alvirah trébuchait à travers les broussailles, poussée par le canon du pistolet appuyé contre son dos. La végétation s'agrippait à ses chevilles, des insectes bourdonnaient autour de son visage. J'attire les moustiques, se dit-elle. S'il n'en existait qu'un seuI au monde, il me trouverait. «Plus vite», ordonna Barra. Si je pouvais seulement distraire son attention, pensa Alvirah, recherchant autour d'elle l'équivalent d'un bâton, n'importe quoi lui permettant de se défendre. Elle fit délibérément un faux pas et tomba à genoux, profitant de l'occasion pour reprendre son souffle. «Où m'emmenez-vous ?» demanda-t-elle, levant les yeux vers Barra Snow. Difficile de reconnaître en cette femme aux lèvres serrées et au regard dur le modèle d'élégance, d'esprit et de sophistication dont elle avait partagé la table ces jours passés. On eût dit que Barra portait un masque. A moins, pensa Alvirah, que son autre visage fût un masque. «C'est vous qui avez tué Cotter Hayward, n'est-ce pas ? demanda-t-elle. Vous avez volé les bijoux ?» Snow braqua le pistolet vers elle. «Debout, ordonna-t-elle. Sauf si vous avez envie de mourir ici.» Alvirah se releva avec effort. Elle eut la présence d'esprit de mettre en marche le micro de sa broche en se relevant. Puis, priant Dieu que Barra ne remarque rien, elle fit glisser le long de son bras le petit sac qu'elle tenait en bandoulière et le laissa tomber subrepticement tout en reprenant sa marche. «A la bonne heure. Continuez d'avancer. — D'accord, d'accord.» Alvirah traînait les pieds, espérant laisser une trace de son passage. La chaleur était étouffante, aucune brise ne pénétrait le feuillage épais. Elle pouvait à peine respirer. Mais quoi qu'il arrive, il fallait qu'elle parvienne à enregistrer des aveux. «Il y a une chose que j'aimerais savoir, dit-elle en haletant. Avez-vous ou non tué Cotter ? — Alvirah, vous qui êtes tellement intelligente, vous avez certainement tout compris. Maintenant fermez-la et avancé !» Alvirah sentit à nouveau le canon du pistolet, cette fois sur sa nuque. «D'après moi, vous avez volé les bijoux et tenté de maquiller le vol en cambriolage en mettant la pièce sens dessus dessous. Vous avez dû vous demander pourquoi Nadine n'avait pas déclaré le vol.» Elle haletait. «Je vais aussi vite que je peux. Pouvez-vous cesser de me coller ce truc dans le cou ?» Puis elle poursuivit : «La question est : pourquoi avez-vous tué Cotter Hayward ? Il devait vous rejoindre sur le parcours, n'est-ce pas ? Je parie que vous deviez lui remettre les bijoux. Est-ce que je me trompe ? (à suivre...)