Résumé de 155e partie n Min s'apprête à faire une conférence, Alvirah et willy, après s'être excusés de ne pouvoir y assister, décident de rentrer à New York pour un repos bien mérité. On était le 20 décembre, et si Alvirah considéra par la suite qu'elle n'avait jamais vécu jour plus horrible, il avait commencé sous les auspices les plus heureux. Le téléphone avait sonné à sept heures, apportant l'heureuse nouvelle de la naissance du premier enfant de Joan Moore O'Brien. Une petite fille. «Elle s'appelle Marianne, annonça Gregg O'Brien d'un ton joyeux, elle pèse deux kilos sept, et elle est superbe.» Joan Moore avait longtemps habité dans le même immeuble qu'Alvirah et Willy dans Queens, et ils l'avaient vue grandir, s'étaient liés avec elle et sa famille au fil des années. Comme le disait Alvirah : «Il n'existe pas de fille plus gentille au monde.» Willy et elle étaient restés en contact avec Joan après leur installation à Central Park South dans Manhattan, et ils avaient assisté à son mariage avec Gregg O'Brien, un jeune ingénieur séduisant. Ils rendaient régulièrement visite au couple dans leur appartement de Tribeca et avaient fêté avec eux les promotions de Gregg dans son entreprise et celles de Joan à la banque. Ils avaient aussi partagé la terrible déception de Joan qui avait fait trois fausses couches successives. «Grâce à Dieu, ils ont enfin leur bébé, dit fièrement Alvirah à Willy en empilant des gaufres dans l'assiette de son mari. Tu te souviens que j'avais prédit que ça marcherait cette fois-ci. J'ai même pris les devants et acheté des cadeaux pour le bébé, bien qu'il m'en reste encore pas mal à trouver ce matin avant d'aller à l'hôpital. Après tout, nous sommes ses grands-parents de remplacement.» Willy sourit à Alvirah, regardant avec amour la femme avec laquelle il avait passé les meilleures années de sa vie. Les yeux bleus d'Alvirah étincelaient de bonheur, son teint était éclatant. Elle était allée chez le coiffeur la veille, et ses cheveux avaient repris leur jolie teinte rousse. Plus un seuI fil gris ! Elle était confortablement emmitouflée dans sa robe de chambre en chenille qui drapait ses formes généreuses. Willy sourit : elle était la plus belle femme du monde à ses yeux. «Nous aurions dû avoir six enfants, dit-il, et vingt petits-enfants. — Le Seigneur ne l'a pas permis, Willy, mais nous avons désormais la possibilité de gâter la petite fille de Gregg et de Joan. A dire vrai, nous y sommes pratiquement obligés puisque les parents de Joan ne sont plus sur terre.» A trois heures, ils pénétrèrent dans le hall d'accueil encombré de l'Empire Hospital dans la 27e Rue. «Il me tarde tellement de voir le bébé, s'exclama Alvirah en passant devant les réceptionnistes trop occupées pour s'intéresser à eux. — Je suis impatient de leur donner les cadeaux, ajouta Willy croulant sous les paquets qui lui encombraient les bras. Pourquoi se croient-ils toujours obligés d'emballer des vêtements minuscules dans d'énormes boîtes ? — Parce qu'ils ignorent le vieux dicton : «C'est dans les petits pots qu'on trouve les meilleurs onguents.» Regarde, ce hall n'a-t-il pas un aspect joyeux ? J'adore les décorations de Noël. C'est si joli. (à suivre...)