Carte Situé au pied d?une colline avoisinant la forêt de Boumahni, le village de Kantidja, distant de 15 km de Aïn Zaouia, chef-lieu de la commune, abrite une population de près de 650 habitants. Pour se rendre à Kantidja, composé de maisons éparses et de petits faubourgs, le visiteur doit emprunter le CW 128 ou le chemin communal qui traverse le village de Boumahni. Les habitants de Kantidja ont payé un lourd tribut durant la Guerre de Libération qui a laissé des séquelles chez nombre d?entre eux. Actuellement, ce petit village souffre du manque d?infrastructures de base tels le téléphone, un collège, une salle de soins. La situation socio-économique est, elle aussi, peu reluisante. Le chômage, touchant de nombreuses familles, est un des maux qui font que la misère est visible. Kantidja ne diffère en rien des autres villages de Kabylie. Inutile de chercher dans les tréfonds de la vie de ses habitants. Ici, les familles ayant la chance d?avoir un parent émigré respirent l?aisance, les autres sont touchées de plein fouet par le besoin. En l?absence d?entreprises ou d?unités de production, génératrices d?emplois, les jeunes se livrent au système D afin de subvenir à leurs besoins et contribuer ainsi au budget familial. L?activité principale est l?extraction de sable des rivières à l?aide d?une pelle et d?un tamis. Un travail pénible auquel s?adonnent les jeunes exclus du système éducatif ; malheureusement cette activité est saisonnière, elle se pratique durant la saison estivale quand l?oued de Boghni, qui coule en parallèle avec le CW 128, s?assèche. Interrogé sur cette activité, Ahcène, un jeune de 25 ans, nous confiera : «Durant l?été, chaque jour, mes amis et moi choisissons un endroit au bord de cette rivière pour en extraire du sable qu?on tamise, qu?on met en tas et qu?on revend aux personnes intéressées. Cela nous permet de gagner quelques sous qui serviront à acheter des vêtements?». «Cette activité est temporaire car, en hiver, l?oued coule à flots», dira-t-il. Par ailleurs, l?autre occupation des jeunes est incontestablement la chasse aux grives et aux étourneaux au niveau du massif forestier de Boumahni. Des oiseaux que l?on revend aux automobilistes de passage sur le CW 128 reliant Boghni à Tizi Ouzou. En matière d?infrastructures scolaires, Kantidja dispose d?une école primaire. Les enfants du village sont scolarisés au CEM de Boumahni, quant aux lycéens, ils vont à Draâ El-Mizan. Cependant, eu égard au manque de transport, les élèves éprouve d?énormes difficultés pour se déplacer. C?est un véritable parcours du combattant auquel ils se livrent chaque jour que Dieu fait. Les habitants du village de Kantidja disposent de quelques vergers familiaux et de champs d?oliviers. S?agissant de l?approvisionnement en eau potable, le village est doté d?un réservoir d?une capacité de 300 m3 alimenté à partir d?une station de pompage installée au bord de l?oued. A Kantidja, on est convaincu que, face aux restrictions budgétaires dont souffre la commune de Aïn Zaouia, l?aide ne peut venir que de ses propres enfants qui sauront relever le défi et sortir leur village de cet oubli.