Résumé de la 3e partie n Profitant de quelques minutes d'absence de Topic, Hovin a pris plusieurs photos, puis recopie toutes les inscriptions qui figurent sur les phylactères. A-t-il l'intention de faire une vraie fausse croix ? En quittant Topic, Hovin est décidé à tout faire pour obtenir la croix... Le Yougoslave, de son côté, fait un bilan : «Boston, Cleveland, le Louvre, le British Museum, le Victoria et Albert de Londres. Il me plairait assez que cette croix anglaise retourne aux Anglais... Pourvu qu'ils aient 200 000 livres ! Mais s'ils ne les ont pas, vous pourrez l'avoir pour 650 000 dollars.» Hovin pense – et dit – que le prix est absurde. Topic réplique : «On paye bien davantage pour certains tableaux. Ma croix, elle, est unique en son genre.» Hovin se lance : «Je ne vois pas d'inconvénient à payer un tel prix. Mais pour emporter la décision, il faudrait soumettre votre croix à certains examens scientifiques. — Entièrement d'accord, mais ici, et en ma présence. Excusez-moi, la banque ferme, il nous faut partir.» Hovin, quelque temps plus tard, se rend à Florence. On lui parle de Topic, en particulier les marchands d'art. L'un d'eux précise : «J'ai été son ami et associé. Il peut être dangereux. Il est restaurateur, mais il a trempé dans de nombreuses combinaisons louches. Tenez, en 1948 il dirigeait la commission qui, à Munich, devait récupérer les œuvres dérobées par les nazis en Yougoslavie. Il s'est servi au passage et s'est mis à collectionner tout ce qui lui tombait entre les pattes.» Hovin, déçu et troublé, se change les idées en visitant le musée du Bargello. Il arrive dans la salle – d'un intérêt secondaire – qui contient les sculptures du Moyen Age. Dans une vitrine, il aperçoit soudain un morceau d'ivoire qui lui fait battre le cœur : «Ces personnages, ces yeux exorbités, ce n'est pas possible elle est sûrement du même artiste que la croix de Topic ! Les phylactères... Il faut que je le voie de plus près.» Hovin songe à demander une autorisation, mais combien de semaines seront nécessaires pour l'obtenir ? Il va au bout de la salle, pour voir si un gardien est dans le secteur. Puis il examine la vitrine pour vérifier si une alarme est branchée. Rien, on est dans les années soixante. Pas de cadenas, pas de serrure, le dessus de la vitrine est simplement vissé. Il sort son canif, dévisse, attrape le fragment d'ivoire. Et il s'empresse... d'en mémoriser tous les détails du mieux qu'il peut. Pas de doute : c'est un morceau de la croix de Topic ! «Et si je l'emportais, tout simplement ?» Tentation qui lui brûle la peau. Il y résiste. Hovin repart : Rome, Berlin, Munich. Au cours de ces pérégrinations, le dossier sur lequel il note tous les détails, toutes les inscriptions de la croix, s'égare. Hovin désespéré, cherche à joindre Topic. Impossible de le trouver. Décidément, la croix se défend bien : les photos prises à la va-vite sont presque toutes ratées. A New York, Rorimer pour une fois se montre impatient : «Alors, cette croix ? Qu'en pensez-vous ? — Elle est magnifique ! — Et le prix ?» Rorimer manque de s'étrangler quand Hovin annonce la couleur... Rorimer prend son visage des mauvais jours, mais il finit par déclarer : «Il faut agir avec fermeté. Prenez un rendez-vous avec Topic à Zurich, pour la fin janvier.» Hovin est aux anges. Jusqu'au jour où M. Rorimer se ravise : «Pas de rendez-vous avec Topic. Il serait plus avisé de lui écrire. Pas de précipitation !» (à suivre...)