Résumé de la 6e partie n Bientôt minuit, l'ultimatum fixé par Topic aux Anglais. Passé ce délai, la croix reviendra à Hoven qui prend son mal en patience. Hovin se lève, se penche vers Topic et lui crache, en italien : «Figlio di putana !», plus quelques autres qualificatifs gracieux. Puis il ajoute : «Un mot de plus et je déchire le chèque de 600 000 dollars et je saute dans le premier avion pour New York ! Tout le monde se dédit, et personne n'achètera votre croix !» Topic commande alors du champagne et s'écrie : «Bravo, vous avez gagné !» Trois ans après ses premières démarches, Hovin entre triomphant à New York. Il ne lui reste plus qu'à en apprendre davantage sur cette croix si chargée de haine. Nouveau casse-tête, car Henri VIII a fait disparaître beaucoup d'œuvres catholiques du Moyen Âge. Hovin se lance dans l'examen approfondi de toute l'iconographie qui pourrait lui apporter des détails. Il finit par découvrir une Bible dont les miniatures rappellent le style de la croix. Cette Bible vient de Bury Saint Edmunds et date probablement de 1135. L'artiste se nomme maître Hugo, miniaturiste et sculpteur. On découvre le commanditaire de cette Bible, un certain maître Anseme, père abbé. Il vient de Rome et c'est un homme de grande culture. On apprend, bientôt que son successeur fut un certain Ording et qu'il a commandé à Hugo une croix sculptée des images de Jésus et Marie. Quelle nouvelle sensationnelle ! Hovin découvre, après d'autres recherches, que l'abbé de Saint Edmunds qui dirigea le couvent de 1180 à 1212, Samson de Tottington, était hostile aux juifs. La raison en était que ceux-ci avaient pris des hypothèques sur l'abbaye. D'autre part, une vague d'antisémitisme déferlait alors sur l'Angleterre. Éternelle histoire... Hovin retrouve même une description précise de Samson et de son capuchon pointu. Il examine les autres personnages encapuchonnés sur la croix d'ivoire. Le moine se détache. Il n'a pas été sculpté dans la masse, mais rapporté ultérieurement... Une conclusion s'impose : Samson a fait ajouter son portrait sur la croix, et c'est lui qui a fait graver les inscriptions injurieuses pour les juifs. Injures, mais aussi incitations musclées à la conversion... Sur sa lancée, Hovin en apprendra davantage sur... Topic. Camp de concentration, ennuis avec la police française d'occupation en Allemagne, trafic de devises. Il se retrouve à la tête du réseau d'espionnage yougoslave en Allemagne de l'Ouest. Il se fixe alors à Tanger. On le soupçonne de trafic sur des objets d'art venant d'Allemagne de l'Est. En 1974, on le dira mort. Puis on le signale à Zagreb. Hovin le retrouve, dans un château qui domine Salzbourg. Il a quatre-vingts ans, les cheveux noirs et toujours la même corpulence. Il prétend qu'on en veut à sa collection, mais refuse de préciser dans quel pays il a découvert la croix. «Pas en Yougoslavie, en tout cas.»