Musique n Cheb Yazid donnera un concert, le 26 juin, à l'auditorium du complexe culturel Laâdi-Flici du théâtre de verdure, et cela à l'occasion de la sortie de son nouvel album. Ce nouvel album a pour titre Alach n'satni (pourquoi elle m'a oublié). Il contient huit titres. «Cet album est mon 14e», a-t-il dit, lundi, lors d'un point de presse. «La nouveauté : pour la première fois, je fais dans le raï, alors que d'habitude, et lors de mes précédents albums, je faisais dans l'oranais moderne.» Cheb Yazid, qui cumule quinze années de carrière musicale, a, ensuite, expliqué : «Il ne s'agit pas là d'un changement, je dirais plutôt d'une évolution.» «Toutefois, je suis fidèle à mes sujets. Le sentimental est omniprésent dans chacune de mes chansons.» Interrogé sur ce choix, cheb Yazid, qui est un artiste prolixe (un album tous les ans), se produisant autant en Algérie qu'à l'étranger, a dit : «Les ventes de mes CD ont sensiblement connu ces derniers temps une baisse, mais aussi parce que mon public me demandait toujours quand je me produirai dans la chanson raï», a-t-il souligné. Cela supposerait que pour reconquérir le marché de la musique et, du coup, regagner encore plus l'estime de son public, cheb Yazid, pour qui le producteur se plie aux exigences du marché qui lui est conditionné par les goûts du public, a opté, cette fois-ci, pour la chanson raï. «Il faut savoir, a-t-il expliqué, que je ne chante pas du raï hard, je m'approche plutôt du raï traditionnel.» Et de dire en expliquant pareil choix : «On est dans une relation de l'offre et de la demande. Il y a une tendance commerciale.» S'exprimant ensuite sur la chanson algérienne, cheb Yazid a regretté l'absence d'une réglementation et d'un statut. «Il y a un manque d'organisation de la chanson algérienne, il y a des talents mais ils ne sont pas canalisés», a-t-il indiqué, relevant de surcroît que «le marché algérien partage ses parts avec la chanson étrangère, cela crée une concurrence féroce.» En plus, «tant qu'on n'a pas un marché professionnellement organisé, où l'artiste a ses droits et porte en soi un projet, aucun artiste ne peut prétendre, d'ici, d'Algérie, à la mondialisation, c'est-à-dire s'imposer sur la scène internationale. Et tant qu'on ne fait rien, tant que ça ne bouge pas, la situation perdurera.» Cheb Yazid, qui aime faire du cinéma, a, par ailleurs, regretté l'absence de ce qui est appelé dans le milieu du show-biz «la star système». «Le chanteur algérien est livré à lui-même, c'est lui seul qui fait la promotion de son album, il est à la fois manager, attaché de presse, directeur et agent artistique…», a-t-il déploré.