Les personnages-animaux sont également représentatifs. Il y a l'âne, animal débonnaire, dont on se moque beaucoup, mais symbolisant, par son anatomie, les forces génésiques, que l'on voudrait communiquer à la terre. Le lion, symbole de royauté, est ici un animal effrayant, dont les yeux sont figurés par des brandons allumés : il est l'incarnation des puissances néfastes qu'on veut exorciser. Le carnaval de Ouargla finit toujours par la mise à mort du lion. Parfois à la place du lion, on a un dragon, monstre à sept têtes, qui représente encore le mal. Dans les régions sahariennes, c'est le chameau qui est à l'honneur : on le revêt de toisons ou de morceaux de vêtement et on en fait un personnage naïf et débonnaire. D'autres personnages-animaux sont secondaires : chien, autruche, etc. les mascarades donnent souvent lieu à des scènes burlesques et souvent grivoises comme c'est le cas du vieillard lubrique qui lorgne les jeunes filles ou du mari trompé. Les personnages dont on se gausse sont anonymes, mais il est toujours loisible de reconnaître les mis en cause. Mais comme tout est permis, le temps du carnaval, nul ne s'offusque ni des licences ni des sous-entendus qui, dans un autre contexte, auraient été très graves.