Résumé de la 3e partie n Un homme, paralysé et ne parlant plus, communique avec les siens par des clignements d'yeux. Mais sa mère ne comprend pas. — Qu'est-ce qui se passe ? Il ferme et ouvre les yeux à plusieurs reprises. Sa femme et ses enfants s'approchent. — On dirait qu'il veut dire quelque chose, fait la fille. — Mais oui, dit la mère. La fille soupire. — Hélas, il ne peut pas parler… La mère sourit. — Qui vous dit qu'il ne peut pas communiquer ? Elle se rappelle les clignements d'yeux qu'elle a découverts la veille et, en souriant, elle lui dit : — Tu es content de me voir, n'est-ce pas ? Il ferme les yeux et les rouvre. — Moi aussi, je suis contente d'être avec toi ! Tu veux qu'on discute un peu ? Il ferme les yeux et les rouvre. — Eh Bien ! dis-moi ce que tu veux ! Comme il ne fait rien, la vieille s'étonne. Les enfants la tirent par la manche. — Il ne peut pas répondre à ce genre de questions, il ne sait dire que «oui». — Ah, c'est vrai ! elle sourit. — Eh bien, nous allons appendre à dire «non» également ! Tu fermes les yeux et tu les rouvres une fois pour dire «oui», deux fois de suite pour dire «non». C'est d'accord ? Il ouvre les yeux et les ferme. — C'est bon, nous pouvons commencer la discussion. Comme la dernière fois, sa femme s'est mise à l'écart. Il est vrai, se dit-il, qu'elle ne s'entend pas bien avec sa mère, mais tout de même, elle devrait faire un effort, s'intéresser davantage à lui, essayer, elle aussi, d'utiliser ce système de communication élaboré par sa mère. La mère, elle, n'arrête pas de lui poser des questions : il ferme les yeux et les ouvre, se prêtant à ce jeu. Oui, il la croit quand elle lui dit qu'il va bientôt guérir – va-t-il la décevoir ? – non, il ne ressent aucune douleur, oui il veut retourner à la maison… Les jours suivants, les enfants se mettent de la partie : il n'arrête plus de fermer et d'ouvrir les yeux, jusqu'à en avoir mal ! Sa femme ne lui pose toujours pas de questions, mais maintenant, elle s'approche du lit quand on «l'interroge» et elle le regarde fermer et ouvrir les yeux. La lassitude finit par s'installer. Toutes ces questions… Il y a déjà répondu cent fois : il se sent bien, il n'a pas mal, il a bon espoir de guérir, il veut rentrer à la maison… Il n'a besoin de rien, les visites lui font plaisir, on s'occupe bien de lui… Mais il veut rentrer à la maison, il veut rentrer à la maison ! (à suivre...)