Si pour le moment aucun des candidats déclarés ou potentiels ? la liste est ouverte ? ne propose un programme, ils sont unanimes à dire que l?Algérie traverse une «crise» générale et à affirmer que la situation n?est guère reluisante. Tout en tirant la sonnette d?alarme en prévenant du danger, c?est presque un seul discours qui est sur toutes les lèvres. En effet, lors de la conférence de presse qu?il a animée il y a deux jours, le général Mohammed Hadef, président du Mouvement national d?espérance, justifie sa candidature par cette «conviction» qui l?anime pour mener un «combat pour défendre la liberté, la dignité des Algériens et des Algériennes». Tout en se prédisant candidat de «l?Algérie profonde», il assure que sa participation vise à «consolider la présence de la formation sur la scène politique», car il ne peut rester «passif» devant les derniers événements, surtout que la situation «politique, économique et nationale» du pays est «déplorable». Pour sa part, le général à la retraite, Rachid Benyellès déclare, dans le même sens, que l?Algérie est «en danger et sur tous les plans. L?Algérie est maintenant menacée dans son unité historique». Tout en dressant un long réquisitoire contre Bouteflika, il précise que la solution qu?il croit la plus plausible réside dans le «départ» du président-candidat. L?ancien membre du Conseil de la Révolution, Chérif Belkacem, tient un langage identique, même s?il lance un appel pour que soit reportée cette élection. Il montre du doigt l?actuel président et affirme que «les concordes civiles et nationales se sont avérées des leurres, c?est au contraire la division qui s?est partout incrustée entre les parties, au sein des partis et des associations. A cela s?ajoutent la discorde et la dissolution dans les pans de la société, et, plus grave encore, le régionalisme du pouvoir entre Est et Ouest.» Il va même plus loin dans ses révélations en indiquant qu?aller à l?élection dans «la confusion actuelle, sans opérer au préalable la rupture, c?est reconduire la gangrène qui ronge le pays». Quant au Parti des travailleurs, Louisa Hanoune argue que la situation socioéconomique enregistre une dégradation constante et les derniers mouvements de protestation, notamment la grève des enseignants, l?attestent. «Depuis quelque temps nous assistons au retour du tribalisme et du régionalisme», une série de crises qui, selon le leader de ce parti, est «un plan mûrement réfléchi et dicté par le FMI». Le constat est donc alarmant : l?Algérie va mal, très mal, disent les candidats. Mais où est le remède ? Qui sera véritablement l?homme-providence qui sortira l?Algérie de ce long et noir tunnel où on l?a engouffrée depuis des décennies ?