Réaction n C'est un père outré et en colère qui s'est présenté, hier, à notre rédaction, pour dénoncer l'agression dont a fait l'objet son fils, l'échéphile Mohamed Chakib Boudiba, double champion d'Algérie, de la part de son entraîneur. Muni d'une lettre qu'il a adressée au ministère de la jeunesse et des sports, au président de la fédération des échecs, au président du comité olympique algérien (COA), au président de la ligue des échecs et au président du comité du sport amateur, le père, Daoud Boudiba, a tenu à se rapprocher de notre rédaction pour dénoncer l'agression dont a fait l'objet son fils, Mohamed Chakib. «Sincèrement, j'étais désagréablement surpris, voire étonné d'apprendre que mon fils a été victime du comportement néfaste et irresponsable de Abderahmane Yahiaoui, entraîneur de jeux d'échecs envers mon fils Mohamed Chakib Boudiba, double champion d'Algérie et ayant participé au championnat du monde, qui a fait l'objet d'une agression physique caractérisée lors du dernier championnat d'Algérie qui s'est déroulé à Tipaza», dira le père Daoud Boudiba. Selon ce dernier, l'incident s'est produit en présence du sélectionneur Abdelkrim Yahiaoui et de son président de club, M. Hibou à la suite d' une altercation verbale au moment de la détente de l'équipe. Voulant profiter de quelques moments de répit en compagnie de ses collègues, le jeune Boudiba aurait été rappelé à l'ordre de façon inconvenante pour rejoindre sa chambre avant qu'il ne reçoive trois gifles de la part de son entraîneur et devant plusieurs témoins dont Mahdi Fouad Mammeri. Ne s'arrêtant pas là, l'entraîneur a décidé d'expulser ce jeune échéphile du regroupement sans prendre la peine d'avertir ses parents qui étaient d'ailleurs absents du domicile ce soir-là. Du coup, Md Chakib Boudiba et un de ses amis quittent le lieu de regroupement, à Tipaza, vers 22 heures sans que leurs entraîneurs se soucient de ce qui aurait pu arriver à ces deux mineurs en pleine nuit. Et c'est pour agression physique caractérisée, renvoi et non-assistance à un mineur en danger au milieu de la nuit sans prévenir les parents, que l'entraîneur Abderahmane Yahiaoui, le sélectionneur Abdelkrim Yahiaoui et le président Hibou devront répondre de leurs actes devant la justice. Le père Boudiba ne démord pas : «Supposons que mon fils soit fautif, ses responsables, censés être des éducateurs avant tout, auraient pu le renvoyer dans sa chambre et convoquer ses parents le lendemain pour leur faire part de ses écarts, voire le passer en conseil de discipline. Mais de là à le gifler et le renvoyer en pleine nuit, cela est très grave et porte un préjudice moral et physique à cet adolescent». Enfin, M. Boudiba espère que le cri de colère parviendra aux responsables et hautes autorités sportives du pays pour prendre les dispositions nécessaires afin de mettre fin à ce genre de comportements indignes, car sous d'autres cieux les auteurs de tels actes sont carrément radiés du mouvement sportif. «On ne confie pas nos enfants pour qu'ils soient frappés et mis à la rue», conclut M. Boudiba, le père de ce jeune champion.