Résumé de la 1re partie n Grâce à son savoir-faire, Cellini gravit les échelons de la vie sociale. Mais il commet l'irréparable en assassinant son ex-maîtresse par jalousie... Heureusement, peut-on dire, il y a des guerres. Là, Benvenuto est à son affaire. «Très Saint-Père, il faut vous réfugier au château Saint-Ange. Les troupes du connétable de Bourbon, au service de Charles Quint, pénètrent dans les faubourgs de Rome.» Pendant des journées entières, du haut des remparts de la forteresse romaine, Benvenuto tire à coups d'arquebuse et de canon sur les envahisseurs. De temps en temps, il va se confesser aux pieds du pape, qui l'absout et le nomme capitaine de la Sainte Artillerie. Le pape lui dit : «Benvenuto, je crains pour le trésor de notre Sainte Mère l'Eglise. Tenez, voici les clefs, mettez tout en sûreté.» Benvenuto s'éloigne. Bientôt il transfère les biens du Vatican en lieu sûr. Quand on rend compte au pape du succès de cette mission, il faut bien se rendre à l'évidence : Benvenuto – sans doute pour se payer par avance de ses services – a détourné à son profit plusieurs lingots d'or, des pierreries, des pièces d'orfèvrerie. Le pape attend quatre ans pour lui pardonner... «Cellini, j'ai l'intention de faire graver un bouton pour orner la chape que je porte dans les grandes cérémonies. Voulez-vous dessiner un projet ? J'ai demandé la même chose à Caradosso, à Micheletto et à Pompeo.» Benvenuto dessine et le pape, sans hésiter, choisit son projet parmi tous ceux qu'on a soumis. Hélas ! Benvenuto ne peut profiter de son succès : «Très Saint-Père, Cellini vient encore de se rendre coupable d'un meurtre ! Un caporal du guet. Il l'a frappé si fort que son poignard personnel est resté coincé dans la nuque de sa victime. Il n'a pas pu l'en dégager. — J'aviserai.» Et Cellini se voit pardonner une fois de plus. Il en profite. «Très Saint-Père, oserai-je solliciter de Votre Sainteté la charge de graveur de la Monnaie ?... » La chance est avec lui... Pourtant non : un matin, Cellini, en parvenant à son atelier de gravure, découvre qu'il a été cambriolé dans la nuit. Des inconnus ont volé des cassettes d'or et de pierres précieuses. Son chien barbet gît sur le plancher, à demi-mort. Mais tout le monde n'est pas prêt à plaindre l'irascible artiste : «C'est encore une des ruses diaboliques de ce fils de l'enfer. Il aura dévalisé lui-même son atelier. Et je suis certain qu'il a lui-même blessé son chien !... » «Benvenuto, je suis fort mécontent. — Et de quoi, Très Saint-Père ? De quoi m'accuse-t-on ? — De la fausse monnaie circule à Rome. Et ces pièces ont été frappées avec vos propres coins personnels. Qu'avez-vous à dire là-dessus ? — Je suis innocent, Très Saint-Père ! Je suis certain que c'est encore le directeur de la Monnaie qui s'est chargé de m'accuser ! — Je ne peux pas dire qu'il ait pris votre défense, mais rassurez-vous, je vais demander une enquête pour trouver le vrai coupable. Sinon, vous risquez d'aller vous balancer au bout d'une corde.» Il quitte le pape un peu déprimé. Trop d'ennemis, décidément, veulent sa perte. (à suivre...)