Résumé de la 3e partie n De nouvelles victimes allongent la liste macabre de Cellini. Après chaque crime, il trouve la protection d'hommes d'église. Mais combien de temps cela va-t-il encore durer ? Cependant, à trente-quatre ans, Cellini traîne derrière lui une cohorte hétéroclite d'ennemis farouches, de confrères jaloux, de parents assoiffés de vengeance après la mort de certains des leurs. Et pas n'importe qui : le fils du pape lui-même fait partie des enragés acharnés à la perte de notre artiste. Benvenuto obtient un sauf-conduit et s'enfuit à Florence, sa ville natale. Cela ne suffit pas : il doit courir à Venise. Mais là aussi, son habileté à jouer du poignard laisse une trace sanglante. «L'Italie est trop petite pour mon génie. Il faut que je parte à l'étranger. Je vais aller me présenter au roi de France, François, puisqu'il est fastueux et protecteur des arts.» François, entouré d'artistes éminents, n'est guère impressionné par Benvenuto. Cellini revient à Rome où il adopte désormais un profil bas des plus discrets, uniquement occupé à créer de nouveaux chefs-d'œuvre Mais ses actes le poursuivent. C'est peu après son retour que resurgit la vieille affaire du vol des trésors du pape, lors du siège par les Francais du château Saint-Ange. Cellini est arrêté. Il a beau jeu de mettre en avant sa conduite héroïque, de dire que c'est lui en personne qui a fracassé le crâne du connétable de Bourbon... «Cellini, vous êtes condamné à la prison à perpétuité. Qu'on le conduise au château Saint-Ange !» Et le voici emprisonné dans cette forteresse qu'il a si bien défendue. Mais il s'évade... Hélas ! il est repris et enfermé dans un cachot souterrain où il survit à grand-peine dans les pires conditions. Ce n'est pas tout. Il est condamné à mort... Heureusement, il a encore des amies. Parmi elles, l'épouse de son pire ennemi, belle-fille du pape. Elle supplie si bien son beau-père que Benvenuto sauve encore sa tête... Le cardinal de Montluc parvient à obtenir que Cellini soit expédié sans délai à la cour de François Ier. «Diable d'homme ! Il ne se calmera donc jamais ! Sur la route de Sienne il s'est pris de colère avec un maître de poste et l'a étendu raide, d'un coup d'arquebuse en pleine cervelle !» François Ier est heureux d'utiliser le talent de Cellini qui, dans ses bagages, apporte la maquette de la salière commandée par le cardinal de Ferare. Benvenuto choisit son moment pour présenter son œuvre, au cours d'un joyeux dîner au Louvre : «Majesté ! Neptune, comme vous le voyez, est près d'une barque destinée à contenir le sel. Amphitrite est allongée près d'un temple réservé au poivre. Les jambes de Neptune s'enchevêtrent avec celles d'Amphitrite : cela symbolise l'interpénétration des caps et des golfes. L'une d'entre elles est étendue, l'autre repliée : cela symbolise les plaines et les montagnes.» François Ier apprécie en amateur ces allusions discrètes aux plaines et aux montagnes des dames présentes. Ces histoires d'interpénétration et d'enchevêtrement le font rire aux éclats et pour impressionner ces dames, il ordonne : «Qu'on donne mille écus d'or au signore Cellini, pour qu'il réalise cette salière tout à fait charmante !». (à suivre...)