Propositions n Pour assurer sa sécurité alimentaire, notre pays doit prendre des mesures radicales, préconisent des économistes et des professionnels. De l'avis du chercheur Hocine Aït Amara, qui s'exprimait lors d'une rencontre organisée récemment par le Conseil de la nation au Cercle de l'armée de Béni Messous, à Alger, la politique agricole doit être revue de fond en comble de sorte à exploiter toutes les potentialités existantes. Dans ce sens, il a prôné la modernisation de l'agriculture par l'introduction de nouveaux outils de travail. De même, il a recommandé d'investir davantage dans le secteur agricole. De son côté, le président de l'Association nationale pour l'entraide et le développement agricole Agro-Aide, Rachid Touhami, a estimé, dans une allocution prononcée lors de la rencontre organisée conjointement par le FCE et la CNA, que la sécurité alimentaire ne peut être assurée sans «des engagements politiques forts, un changement dans la réflexion et l'implication de tout le monde.» Selon lui, le paysan doit être respecté, «car un pays sans paysan n'est pas un pays». Mohamed-Amokrane Nouad, expert-consultant en agronomie, prône, quant à lui, un changement du comportement de consommation. «A mon avis, il est temps que les Algériens changent leurs comportements de consommation. Il faudra qu'ils se mettent à manger les légumes de saison, par exemple, en lieu et place des légumes secs dont le prix ne cesse d'augmenter. Il est plus que nécessaire, aujourd'hui, de consommer tout ce qui est produit localement», a-t-il affirmé à ce sujet. L'idée est loin d'être mauvaise, surtout quand on sait que l'Algérien mange très mal. «Il consomme en moyenne 747,8 grammes de céréales par jour alors que l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en recommande 100 à 300 seulement», a relevé, sur ce registre, M. Abdelghafour. Et dire que 80% de nos besoins en céréales sont couverts par le marché international ! Dans le même temps, «nous ne consommons que 60,83 grammes de viandes par jour alors que la norme est de 200 à 400 grammes», a poursuivi M. Abdelghafour, non sans préciser que les besoins en viandes rouges et blanches sont couverts par la production nationale à hauteur de 82% et 100% dans l'ordre ! Certes, la consommation dans notre pays est définie par les prix. En d'autres termes, si l'Algérien consomme peu de viandes, c'est surtout parce qu'elles sont trop chères pour lui. Mais si leurs prix venaient à baisser, il ne se ferait pas prier, sans doute, pour en consommer régulièrement et à volonté ! Pour cela, l'Etat doit prendre des mesures telle, par exemple, la subvention des prix…