La justice a ordonné à la commune de Marignane, dans le sud-est de la France, de démonter une stèle à la gloire des morts pour l'Algérie française, érigée en 2005 dans la polémique. Le tribunal administratif de Marseille a suivi les conclusions du commissaire du gouvernement selon lequel le monument présentait «une dimension polémique susceptible de heurter les usagers» du cimetière de la ville où elle est installée. Malgré de nombreuses protestations, la stèle avait été érigée en juillet 2005 à l'initiative de l'Amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française, sur un emplacement du cimetière appartenant à la commune. La stèle devait à l'origine porter les noms de quatre membres de l'OAS (Organisation armée secrète) condamnés à mort par les tribunaux militaires et exécutés, mais ne mentionnait que les dates de leur décès avec la mention «aux combattants tombés pour que vive l'Algérie française». L'OAS, créée en 1961, avait tenté, notamment par le terrorisme, de s'opposer à l'indépendance de l'Algérie. Le tribunal avait été saisi par deux associations: «Ras l'Front Vitrolles-Marignane» et «les amis de Max Marchand, Mouloud Ferraoun et leurs compagnons», victimes de l'OAS, ainsi que par le fils d'une victime de cette organisation, Jean-François Gavoury.