Départ n Au moment où la chancelière allemande, Angela Merkel, s'apprête à entreprendre, dès demain, une visite officielle dans notre pays, son compatriote Peter Schnittger, lui, a décidé de le quitter avec amertume. Dans une lettre émouvante adressée à notre rédaction en guise d'adieu et de remerciements pour les efforts et l'intérêt accordés par notre journal à son travail, l'expert allemand de la Fifa Peter Schnittger a expliqué les raisons qui l'ont poussé à quitter ses fonctions et l'Algérie dans les jours qui viennent. Evitant toute polémique, le technicien allemand a refusé d'organiser une conférence de presse pour s'exprimer sur sa démission motivée par l'indifférence et le manque de respect des responsables du football algérien à son égard. Dans sa missive, Schnittger a avoué qu'il avait mis du temps pour prendre cette décision, mais la confiance qu'il avait en le président de la Fédération algérienne de football (FAF) l'a aveuglé au point que, à aucun moment, il n'a douté de sa bonne foi pour régler les problèmes présentés plus loin, qui, à ce jour, restent pendants. Aussi, étant certain que cette situation n'évoluera pas, à quatre mois de la fin de son contrat, Schnittger a décidé de mettre un terme à une expérience qu'il n'a, selon lui, vécu nulle part ailleurs. Par ailleurs, Schnittger s'est longtemps interrogé sur la nécessité de continuer à travailler dans une voie autarcique, avec pour seule charge la formation des entraîneurs pour laquelle la fédération n'a démontré que très peu d'intérêt, puisqu'en parallèle d'autres stages sont organisés par cette dernière. Celui qui a été décoré par plusieurs pays et par la Confédération africaine de football (CAF) d'officier de l'Ordre national du mérite et de chevalier de l'Ordre national du mérite a estimé que les engagements et le travail accomplis par ses collaborateurs et lui n'ont retenu ni l'attention ni le respect des décideurs. Ce qui n'a généré que plus de dépit et de regret. Schnittger reconnaît, que sur le plan humain, il a énormément appris en côtoyant des hommes formidables, et qu'il était triste de voir le football algérien dans cette situation et qu'il l'était doublement lorsqu'il apparaît que les responsables ne veulent pas de compétences. Après donc deux années de labeur et de dévouement, Schnittger, engagé sur demande de l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports Yahia Guidoum, tire sa révérence et tout le travail qu'il a accompli avec ses collaborateurs, Aradji et Menad, n'aura servi à rien. Un autre gâchis à mettre à l'actif des responsables de la balle ronde algérienne, sans compter l'argent dépensé par la tutelle pour son salaire et sa prise en charge. Et quand on affiche clairement que notre football n'a plus besoin d'une compétence comme celle de Peter Schnittger, il y a de quoi s'inquiéter sur l'avenir de ce football dont la descente aux enfers a été programmée et se poursuit depuis plusieurs années déjà.