Violence n Le bilan s'élève, selon les premières estimations, à 28 morts et plus de 50 blessés. Peu après 08h 00 locales (05h GMT), deux kamikazes ont déclenché ce mardi matin leurs ceintures d'explosifs tout près de l'entrée principale du camp militaire Saâd. Les deux hommes visaient la foule de volontaires irakiens venus s'enrôler dans un centre de recrutement du camp. Ce mardi devait être le premier jour de recrutement dans la base. Selon une source policière, un kamikaze portait un uniforme de l'armée irakienne et le second était en civil. La base Saâd accueille également des troupes américaines. Selon un dernier bilan des sources policières et militaires, la double explosion a entraîné la mort de 28 recrues. Au moins 55 personnes ont été blessées. Un médecin de l'hôpital de Baqouba a confirmé ce bilan. De son côté, l'armée américaine a avancé un bilan de «16 policiers tués et 30 blessés», sans faire état de victime américaine. «Nous étions une trentaine à attendre à l'entrée de la base», a déclaré un jeune de 17 ans blessé dans l'attentat. «Ils venaient de nous appeler quand il y a eu une grosse explosion», a ajouté l'adolescent, blessé à la jambe, au dos et à la tête. L'attentat s'est produit à 10 km à l'est de Baqouba, la capitale de la province de Diyala. Cette province, située à quelques dizaines de kilomètres au nord-est de Bagdad, est un bastion de la branche irakienne d'Al-Qaîda et est considérée comme l'une des plus dangereuses d'Irak. Le 22 juin dernier, seize personnes ont péri dans un attentat suicide commis par une femme dans le centre de la ville. La kamikaze avait actionné la bombe qu'elle portait tout près d'une patrouille de la police. Les attentats suicide commis par des femmes ont fortement augmenté en 2008, indiquant une nouvelle forme de lutte des groupes anti-américains. L'attaque contre la base militaire irakienne s'ajoute à une longue liste d'attentats meurtriers en Irak. Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a annoncé fin juin, le lancement prochain d'une opération militaire de grande envergure contre les insurgés dans la province majoritairement sunnite de Diyala, frontalière de l'Iran. «L'armée irakienne s'attend à des combats rudes lors de cette offensive», selon le ministère de l'Intérieur. Les insurgés continuent de lancer des attaques dans cette province en dépit d'opérations massives des forces américaines et irakiennes. Une forte minorité chiite vivait à Diyala jusqu'en 2006, mais beaucoup sont partis pour fuir les violences quotidiennes, notamment entre affiliés d'Al-Qaîda et tribus sunnites ralliées aux Américains. Par ailleurs, le ministre irakien de l'Electricité, Karim Wahid, a échappé le matin à Bagdad à un attentat à la bombe, qui a blessé trois de ses gardes du corps, selon les services de sécurité.