Bienfaits n L'occupation du temps libre peut s'avérer d'un grand apport éducatif et culturel pour tous les citoyens, quel que soit leur âge. La conception du loisir change au gré de l'âge, du comportement, de la situation socioprofessionnelle de l'individu. C'est du moins ce qui ressort des différents témoignages que nous avons recueillis sur la question. Reda B., 38 ans, estime que malgré l'absence d'infrastructures adéquates, «l'individu peut chercher et créer son propre loisir». Pour lui, le temps libre doit être consacré, avant tout, à la famille. «Je passe beaucoup de temps avec mon fils. Nous jouons au football, nous marchons la main dans la main et nous nous amusons jusque dans la cuisine.» Pour Kenza, secrétaire dans une entreprise privée, le temps libre est consacré au shopping, surtout les week-ends. Par ailleurs, elle ne rate pas l'occasion de profiter des belles journées de printemps et d'été pour se rendre dans ses endroits de détente préférés : Tipaza, Zéralda, Bouchaoui. Elle est devenue une habituée de ces lieux depuis qu'elle a acheté une Maruti. Les fêtes et les hammams sont tout aussi importants pour elle. Elle déplore cependant l'absence de clubs réservés aux femmes comme cela existe dans certains pays arabes. Selon elle, l'existence de tels édifices épargnerait à beaucoup de femmes les contraintes qu'elles subissent au quotidien, comme les mots déplacés de certains énergumènes qui, justement, n'ont d'autre loisir que d'embêter les femmes dans les rues. Djamel, la quarantaine, en quête de l'âme sœur, dit qu'il n'a guère de temps libre. Car outre le temps passé au travail, il consacre de longues heures à faire des emplettes, de menus travaux et autres. Le peu de temps dont il dispose, il le passe entre ses amis et sa famille. Pour lui, l'environnement n'offre pas de possibilité pour qu'une personne, au maigre revenu, puisse profiter pleinement de son temps ou avoir son propre loisir. Ce qui, autrefois, était un plaisir pour lui, n'en est plus un aujourd'hui. Depuis que les salles de cinéma se sont transformées en pizzerias, il n'éprouve plus aucun goût à aller voir un film. «La parabole ne pourra jamais remplacer les salles qui étaient quelque chose de magique dont je garde d'excellents souvenirs», se rappelle-t-il avec beaucoup de nostalgie. A ses yeux, même le stade, jadis un lieu de détente, a perdu ses lettres de noblesse et est devenu, au fil du temps, non pas une arène où l'on fait la fête, mais un exutoire pour des milliers de jeunes rongés par le désespoir et qui reprennent place dans les gradins que pour insulter, saccager et agresser. Nafissa et Halima sont deux amies qui partagent le même loisir, à savoir la préparation des plats traditionnels, surtout pendant les week-ends. Elles le font pour oublier un peu les repas faits à la va-vite durant la semaine, puisqu'elles sont toutes les deux fonctionnaires. Les visites familiales, les sorties, les siestes et le shopping les aident aussi à se départir de l'ennui et de la routine.