Bilan n Cet échange est intervenu en vertu de l'accord négocié par un médiateur allemand désigné par l'ONU. Le Hezbollah libanais a, en premier lieu, remis au Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) les corps des deux soldats israéliens enlevés au Liban en 2006. Le Hezbollah aura maintenu jusqu'au bout l'incertitude sur le sort de ses deux captifs israéliens. «Malgré la guerre qui a été lancée contre nous vous remettons aujourd'hui Ehud Goldwasser et Eldad Regev», a déclaré devant les deux cercueils, un responsable du mouvement chiite. Les restes de huit combattants du Hezbollah tués lors de la guerre de 2006 avec Israël ont été par la suite remis au mouvement chiite par le (Cicr). Ces restes faisaient partie de ceux de quelque 200 combattants libanais et palestiniens qui doivent être remis, aujourd'hui, par Israël dans le cadre de cet échange. La remise par Israël des cinq prisonniers libanais, dont la libération est prévue dans le cadre de l'accord, devrait se produire dans la journée. Environ trente voitures du Comité sanitaire islamique et de la défense civile se dirigeaient vers la frontière pour s'assurer de leur état de santé. La capture des deux Israéliens, le 12 juillet 2006 en territoire israélien, le long de la frontière libanaise, avait été le déclencheur d'une offensive israélienne de 34 jours au cours de laquelle 1 200 personnes ont été tuées côté libanais, pour la plupart des civils, et 160 côté israélien, essentiellement des soldats. Les formalités d'échange se déroulent à la frontière israélo-libanaise, entre Naqoura et Rosh Hanikra en Israël. Parmi les Libanais qui doivent être libérés figure Samir Kantar, du Front de libération de Palestine (FLP), condamné en 1980 à cinq peines de prison à vie et 47 ans additionnels. En 1979, Kantar avait tué dans le nord d'Israël un policier, pris en otage un civil israélien qu'il avait abattu avec sa fille. Les autres prisonniers sont Khodr Zaidane, Maher Kourani, Mohammad Sorour et Hussein Sleimane. Ils avaient été pris lors de la guerre de l'été 2006. Le Hezbollah a nommé l'opération d'échange Al-Radwane, du pseudonyme de l'un de ses dirigeants Imad Moughniyeh, assassiné à Damas en février. Dalal al-Moghrabi, l'héroïne Icône de la résistance palestinienne, martyre et super-héroïne pour les Arabes, Dalal al-Moghrabi avait conduit en 1978 un commando spectaculaire en territoire israélien qui avait fait 36 morts. Deuxième d'une famille de sept enfants, elle est née en 1958 dans le camp de réfugiés palestiniens de Bourj al-Barajneh, à Beyrouth. Membre du Fatah, la principale composante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), elle dirige un commando de dix membres pour exécuter l'opération Kamal-Adwane, du nom du dirigeant palestinien assassiné par les israéliens à Beyrout. Le 11 mars 1978, le commando s'introduit en Israël par la mer, prend en otage un bus de l'armée et le dirige sur la route Haïfa/Tel-Aviv empruntée par des véhicules militaires. Le commando tire sur les voitures blessant une centaine de soldats. Ehud Barak est chargé de mettre fin à l'opération. Dalal et ses hommes font alors exploser le bus, tuant 36 personnes. Elle et ses camarades font face aux forces israéliennes jusqu'à l'épuisement de leurs munitions. Dalal et huit de ses compagnons sont tués et deux autres faits prisonniers, le sort de l'un d'eux reste inconnu. Des photos d'Ehud Barak, ancien Premier ministre et actuel ministre de la Défense, en train de secouer brutalement le corps sans vie de la combattante font alors le tour du monde. Le corps de Dalal al-Moghrabi figure parmi 160 dépouilles de membres du Fatah, sur 199 en tout, qu'Israël devait restituer ce mercredi à la faveur d'un échange avec le mouvement chiite Hezbollah. Le corps de Dalal a été exhumé lundi, dernier, du cimetière d'Amiad, dans le nord d'Israël. «Dalal sera enterrée au cimetière des Martyrs à Beyrout jusqu'à ce qu'un jour elle retourne en Palestine lorsque notre patrie sera libérée», affirme son frère.