Instabilité Le métier d?entraîneur est l?un des maillons faibles de notre football où l?argent passe avant la morale. On ne cessera jamais de le répéter : l?une des causes de la régression du football algérien est fortement liée à l?instabilité chronique des staffs techniques au niveau des clubs. Rien qu?en Nationale 1, qui reste la vitrine de notre sport-roi, et en quinze journées de championnat, pas moins de onze entraîneurs ont plié carnets et bagage ! Onze pour une division qui compte seize clubs, ce chiffre est effarant et laisse perplexe. Il est vrai que le métier d?entraîneur est risqué et souvent instable, mais chez nous ces deux caractéristiques sont poussées à l?extrême. La pression des supporters et de la rue, trop passionnés, à la recherche du résultat à tout prix, le manque de moyens de travail, l?ingérence dans le travail des techniciens sont souvent les raisons qui font sauter ce fusible qu?est l?entraîneur. Encore une fois, on va recompter tous ces coachs qui sont partis avant la fin de leur contrat ou mission : il y eut Bouchouka (CA Batna), limogé dès la première journée pour indiscipline (!) ; son successeur Mezlini ne fera pas, lui aussi, long feu puisque, avant même la fin de la phase aller, il est remplacé par Sbaâ ; Latrèche (CA Bordj Bou-Arréridj) qui a pourtant sauvé l?équipe du purgatoire la saison dernière ; Bacha (CR Belouizdad) insulté par les supporters pour mauvais résultats ; Hadj Mansour qui a décroché la palme en se faisant virer deux fois, d?abord par l?ES Sétif et puis tout dernièrement par? les joueurs de la JSM Béjaïa ; Sandjak (JS Kabylie) agressé, lui, par des supporters excités à Oran ; Benzekri (JSM Béjaïa) qui a choisi de s?exiler en France ; Ifticène (USM Blida) ; Saâdi (MCA), malgré tout le travail qu?il a accompli en faisant accéder l?équipe en Nationale 1 et en la laissant à une quatrième place honorable ; Brouet (USM Alger), ce technicien français engagé pour chapeauter le travail des entraîneurs, mais qui a fini par avoir des démêlés avec Abdelouahab, le coach en place et, enfin, Bouarata (RC Kouba) exaspéré par le peu de moyens mis à sa disposition et à son équipe pour espérer faire du bon boulot et assurer de meilleurs résultats. Tous ces changements, souvent injustifiés, influent négativement sur les niveaux et performances de notre football en général du fait de l?absence d?un réel travail à moyen et long termes, celui-là même qui permet de bâtir de bonnes équipes et de faire émerger des talents d?avenir. A défaut de bâtisseurs, le football algérien des clubs a préféré la folle valse des entraîneurs.