Découverte n Les nouveaux bacheliers ne s'attendent nullement aux surprises, pas toujours agréables, qui les attendent au moment de l'inscription. Les journées portes ouvertes sur l'université ont été l'occasion de mettre en garde les nouveaux bacheliers quant à la différence entre la moyenne d'admission (préinscription) et la moyenne définitive (celle obtenue après le traitement des fiches de vœu et leur classement). Les responsables des écoles et instituts nationaux, qui ont participé aux portes ouvertes organisées à l'université de Bab Ezzouar (12-17 juillet), prévoient une «terrible» pression sur leurs établissements, eu égard aux résultats du bac annoncés. Selon le ministre chargé de l'Education nationale, Aboubakr Benbouzid, 36% des candidats ont obtenu leur bac cette année avec «mention», autrement dit une note égale ou supérieure à 12/20. Cette note permet au bachelier une préinscription dans plusieurs écoles et instituts nationaux. Les responsables du secteur l'appellent une «moyenne d'admission». Exemple : l'Ecole nationale des travaux publics (Entp) de Kouba (Alger) dispose de 300 places pédagogiques «au maximum». Elle exige 11/20 aux maths élem. et aux scientifiques pour l'admission en attendant le classement. «L'année dernière, on a arrêté la moyenne définitive à 14/20», indique le préposé au stand de l'école. La sélection est encore plus «terrible» à l'Institut national d'informatique (Ini) de Oued Smar. «La moyenne d'admission au classement est de 12/20. L'année passée, la moyenne définitive était de 16/20», indique un responsable de l'institut qui chapeaute l'opération de classement des fiches de vœu des nouveaux bacheliers. Le même processus est en vigueur pour accéder à la très convoitée Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (Epau) d'El-Harrach, et à l'Institut national du commerce (Inc) de Ben Aknoun. Une fois renseignés, les visiteurs expriment une grande déception. Après une brève discussion au stand de l'Inc, un bachelier revient dépité : «Elle m'a dit que je ne pouvais pas entrer à l'Inc. Elle m'a brisé», lance-t-il à ses copains. C'est que les «exposants» ne se privent pas de choquer les futurs étudiants. «Elle m'a dit que je ferais mieux de faire intervenir des personnes, influentes de préférence, si je veux m'y inscrire», avoue un visiteur très touché par cette «mise en garde». «On sait comment on entre dans ces écoles», finit-il par reconnaître. L'ombre des privilégiés est partout. Tout compte fait, les capacités d'accueil très limitées des établissements du supérieur – définies officiellement par rapport aux besoins propres de chaque secteur – et les demandes des bacheliers à satisfaire font que les résultats du classement sont toujours supérieurs à la moyenne d'admission. Finalement, il ne suffit pas d'avoir son bac, encore faut-il le décrocher avec «mention». Même dans ce cas, les surprises ne sont pas à écarter.