Résumé de la 19e partie n Les villageois pensent que Meriem, qui pousse des cris dans sa tombe, a dû commettre quelques vilenies.. On va retrouver les fils de Meriem et on leur soumet la proposition. — Si votre mère a commis une faute, vous pourrez peut-être la réparer et faire cesser ses cris qui dérangent tout le monde ! Ali, le cadet, soupire. — Hélas, elle ne nous a rien avoué de son vivant, comment le saurions-nous ? — Eh bien, il faut l'interroger ! — Comment cela ? — Il faut que la famille se rende au cimetière… Elle vous écoutera tous et si elle a offensé l'un de vous, elle lui demandera pardon. Ali et ses frères sont d'accord, mais les femmes, elles, auront-elles le courage d'aller sur la tombe de la pauvre femme ? — On va les consulter ! On les consulte, et elles acceptent d'aller sur la tombe. — Nous voulons à tout prix que cessent ses souffrances ! L'affaire est donc entendue. Sur l'heure même, un cortège se forme. Il y a les enfants et les belles-filles de Meriem, mais au fur et à mesure que l'on approche du cimetière, des curieux se joignent à eux. Les gens ont peur, mais la curiosité est plus forte. Tout le monde veut assister à cet extraordinaire «entretien» avec la mort ! L'imam du village est à la tête du cortège. Lui aussi est ému : c'est la première fois de sa longue carrière qu'il a affaire à un cas de ce genre. Au cimetière cependant, comme sentant la présence de la foule, la défunte se met à crier : — De grâce, libérez-moi ! La peur reprend le dessus : les gens se tiennent à l'écart de la tombe et seuls les parents du défunt et l'imam avancent. — Demandons à Dieu de donner la paix à cette pauvre femme, dit l'imam… Mais le mort va-t-il «dire» ce qu'il faut faire pour abréger ses souffrances ? Va-t-il parler, surtout, à ses proches ? Il y a un moment de silence angoissé, puis un homme s'adresse à l'imam : — Invoque le nom de Dieu et parle-lui ! L'imam, qui a perdu quelque peu de son assurance, avance, apeuré. Il se retourne vers les parents du défunt et les appelle : — Approchez ! ils approchent. — Accordez-lui votre pardon au cas où cette femme vous aurait fait quelque chose ! Les enfants répètent, à tour de rôle : — Nous lui pardonnons tout ce qu'elle aurait pu nous faire ! Les belles-filles font de même. — Tu as notre pardon ! L'imam lève alors les mains au ciel, les paumes jointes : — Ô Dieu, montre-toi clément envers cette pauvre femme, accorde-lui ton pardon ! (à suivre...)