Résumé de la 17e partie n Les cris qui ont déchiré la nuit, proviennent du cimetière… Plus précisément de la tombe de Meriem, qu'on venait d'enterrer… Dans la maison funèbre, on ne fait pas de commentaires, mais tout le monde est persuadé que si les cris proviennent de la tombe de Meriem, c'est qu'elle subit le châtiment de la tombe. Dans la croyance populaire, le mort, dans la nuit suivant l'enterrement, reprend vie dans la tombe. Deux anges l'interrogent aussitôt sur ses actions dans ce monde et il reçoit le châtiment de ses méfaits. Mais ses hurlements ne sortent pas de la tombe, sauf s'il a commis des atrocités. L'une des filles de Meriem finit par parler. — Mais quelles atrocités ma mère a-t-elle pu commettre ? Les femmes présentes s'empressent de répondre : — Aucune ! Nous en portons témoignage ! La fille pleure. — Au contraire, ma mère est orpheline, elle a toujours vécu dans la misère, elle était le souffre-douleur de sa belle-mère, on l'a mariée de force ! — C'est une femme qui a beaucoup souffert ! — Elle nous a élevés, elle s'est sacrifiée pour nous… Et quand notre père est tombée malade, elle s'est occupée de lui ! — C'est vrai, c'est vrai ! — Alors, quelles atrocités a-t-elle pu commettre pour être traitée de la sorte ! Comme pour lui répondre, un cri retentit. — Au secours, sortez-moi de là ! Les hommes comme les femmes frémissent. Quelqu'un murmure. — Que Dieu abrège ses souffrances… Et un vieux de tirer la leçon, pour les jeunes gens : — On oublie les devoirs de la vie d'ici-bas, on néglige ses parents, on n'en fait qu'à sa tête, mais tôt ou tard, la mort arrive… et c'est alors le châtiment ! — Un terrible châtiment, enchaîne un autre. Quand on est dans la tombe, plus personne ne peut te porter secours… Ni ton père, ni ta mère, ni tes enfants, ni ta fortune… On est seul, et ce sont les actions qui parlent ! Les femmes, elles, essayent d'expliquer les faits. — Peut-être que la défunte a négligé ses devoirs religieux… Sa fille aînée secoue la tête. — Non, non, elle a toujours fait la prière… Elle l'accomplissait même aux heures réglementaires… — Le jeûne… On dit que lorsqu'on rompt volontairement le jeûne, on est sévèrement puni ! elle n'a jamais volontairement rompu le jeûne ! — Alors, elle s'est montrée injuste avec ses enfants et ses belles-filles… — Non, non, — On oublie beaucoup de choses… Il faut lui pardonner, si elle a fait du mal à quelqu'un ! — Nous lui pardonnons tout ! (à suivre...)