Engrenage n Après que le Tribunal arbitral du sport (TAS) s'est déclaré incompétent dans l'affaire du joueur Khellidi, la FAF s'est autosaisie de ce dossier où elle compte rendre son verdict loin de toute considération «politique». C'est ce qu'a affirmé son président Hamid Haddadj qui a, dans une déclaration à l'APS, souligné que le «TAS a remis le dossier à la FAF avec ses conclusions et qu'il lui revient maintenant de prendre une décision finale» dans une affaire qui continue à tenir en haleine non seulement les dirigeants et les supporters des deux clubs concernés (RC Kouba et USM El-Harrach), mais toute l'opinion sportive qui en fait son feuilleton de l'été. Le président de la fédération regrette, à demi-mot, que le TAS n'ait pas tranché dans cette affaire et semble ne pas être d'accord avec le verdict de ce dernier car, estime-t-il, que le cas d'usurpation d'identité par le joueur Khellidi est avéré. Cette sortie de Haddadj contraste avec les attendus du TAS et jette de nouveau le trouble sur le traitement de cette affaire qui décrédibilise l'instance fédérale et surtout la Ligue nationale de football (LNF) qui se voit infliger un véritable camouflet sans précédent. Toutefois, le président Haddadj a tenu à rassurer tout le monde en indiquant que la sentence qui sera prise par sa structure ne serait pas politique et qu'elle se fera dans le strict respect de l'application des règlements, sans pour autant donner d'autres détails. Le Bureau fédéral de la FAF, qui sera en réunion la semaine prochaine, traitera ce dossier et prendra certainement une décision finale. Par ailleurs, cette affaire Khellidi n'a pas laissé indifférente l'opinion sportive qui s'est vite rendu compte que la LNF et la FAF sont passées à côté de leurs missions respectives, la preuve est que la Commission règlements et qualification (CRQ) que préside Ahmed Seddiki se voit déjugée après avoir traité de façon – inappropriée selon le TAS – légère cette affaire en se référant à un article (97, alinéa b) qui porte sur la dissimulation d'identité du joueur incriminé. Or, le TAS a prouvé qu'il ne s'agissait pas de ce cas prévu par les textes réglementaires, mais d'une situation inédite où le joueur Khellidi a usurpé l'identité de son frère grâce à des documents administratifs et officiels. Un avis et une décision que discute le président Haddadj qui campe sur la décision de son instance, et on le comprend. Le silence radio des Harrachis l Ce qui est certain, c'est que le club koubéen se voit innocenté d'une grave accusation et d'un délit que ses dirigeants n'ont jamais commis, à savoir la tricherie. Côté harrachi, c'est le silence radio où l'on préfère attendre le verdict final de la FAF pour réagir. Cela ne sert à rien, estiment les dirigeants de l'USMH, de polémiquer pour rien d'autant que leur club est loin de cette tourmente. Mais est-ce vraiment le cas lorsque Haddadj déclare que la décision que la FAF prendra ne sera pas politique, ce qui laisse planer le doute. De plus, on se demande pourquoi cette même FAF a donné du crédit à une décision prise dans la précipitation et sous la menace comme l'ont dénoncé par la suite les membres de la LNF, ce qui signifie que ce dossier n'a pas été étudié avec diligence et équité, avec une lecture attentive des textes. Sans oublier l'attitude de la commission de recours de la FAF qui a expédié l'affaire illico presto vers le TAS sans prendre la peine de se pencher sérieusement sur ce dossier. Et c'est justice quelque part que l'affaire Khellidi revienne aujourd'hui sur le bureau de M. Haddadj qui n'aura pas à fuir ses responsabilités, lui qui voulait que le TAS décide à «sa place», ce qui lui éviterait d'autres tracas. Cacophonie à Dély Ibrahim l Les yeux de l'opinion sportive seront désormais braqués sur le siège de Dely-Ibrahim où l'on attendra une décision dans les jours qui viennent afin de mettre fin à toute la cacophonie qui a entouré cette affaire Khellidi et surtout de savoir comment sera solutionnée cette dernière sachant que l'USMH est déjà déclarée en nationale Une et que le RCK devrait l'être également. Du coup, les spéculations vont bon train sur la composante de la division d'élite qui devrait comprendre 17 ou 18 clubs, ce qui veut dire que le calendrier établi par la LNF va être repris. Et ce bourbier n'est qu'un indicateur supplémentaire de la régression de notre football et de la faiblesse de ses dirigeants de leur faire sortir de cette crise récurrente.