Résumé de la 1re partie n Dante Rossetti, poète et peintre, culpabilise sur le fait qu'il écrivait un recueil de poèmes sur Elizabeth, son épouse, alors que celle-ci souffrait avant de rendre l'âme. Rossetti soulève alors délicatement les cheveux de la pauvre Elizabeth et glisse son petit manuscrit contre la joue de la morte. Puis on referme la bière et elle descend au tombeau. Mais les amis les plus proches de Rossetti, parmi lesquels William Hunt, parlent beaucoup de ces poèmes, qu'ils ont eu l'occasion d'entendre de la bouche même de l'auteur : «Dante, quel dommage que toutes ces belles choses soient enterrées avec la chère Elizabeth. Si elles avaient été publiées, ce serait un hommage permanent à la disparue... — Je vais en faire une copie de mémoire.» Espoir vain. Rossetti a beau essayé de fouiller dans son souvenir, trop d'années ont passé : il ne parvient pas à reconstituer tous les poèmes ensevelis. Alors, avec répugnance, il accepte ce qu'on lui demande instamment : «Bien, comme vous voudrez. Nous procéderons de nuit !» Sept ans après l'enterrement d'Elizabeth, à la lueur d'un feu de bois allumé dans le cimetière, on soulève la dalle, on remonte la bière, on l'ouvre. Le temps a malheureusement fait son œuvre destructrice, mais, là, sous les cheveux du squelette, on trouve le manuscrit. Dante Rossetti n'a pas eu le courage d'être présent à l'exhumation. Le spectacle de sa chère Elizabeth lui serait insoutenable. Il attend seul, non loin de là, chez des amis. Quand on lui remet le manuscrit, celui-ci aussi a subi les outrages du temps. Le petit volume est moisi, taché et maculé. Rossetti, la mort dans l'âme, doit s'attaquer à la copie de ses propres poèmes. Puis il détruit par le feu le livre repris à Elizabeth. Il lui semble impensable de déranger une fois de plus les restes de son épouse pour lui rendre le manuscrit... Mais Elizabeth, par-delà la mort, avait dû donner son accord car, dès sa parution, le recueil que Dante lui a consacré est un tel succès qu'il porte Rossetti au pinacle des poètes de sa génération...