Ils sont plus de deux millions d'Algériens à choisir le littoral tunisien, boudant ainsi nos 315 plages. Le slogan de la présente saison estivale «Je préfère l'Algérie» résume la préoccupation des pouvoirs publics qui veulent arrêter cette «migration estivale». L'aménagement de 14 plages pilotes – leur dotation en sanitaires, douches, parkings et surveillance médicale – est le premier pas dans une nouvelle stratégie adoptée à cet effet. Pas de grandes nouveautés pour la saison estivale 2008, mis à part le changement de l'appellation et la désignation de plages pilotes. «Nous n'avons rien à inventer dans ce sens», justifie Abdelali Beggoura, directeur général du Commissariat national du littoral. Les efforts consentis se résument, selon lui, en «des améliorations des conditions d'accueil et de détente sur nos plages». Cette année, l'habituelle saison estivale est devenue «saison touristique» car «nous considérons que le tourisme ne doit pas s'arrêter à la fin de l'été», explique M. Beggoura, invité ce matin de la Chaîne III de la Radio nationale. En outre, il a été décidé de désigner une plage pilote au niveau de chaque wilaya côtière. «Sur les 315 plages ouvertes cette année à la baignade, 14 plages ont été choisies par les wilayas pour être des plages pilotes et pour lesquelles un travail d'aménagement a été réalisé», a-t-il encore souligné. Il s'agit des plages : de Chetaïbi (Annaba), Messida (El-Tarf), Oued G'seb (Skikda), El-Kadous (Alger), Boucheggar (Chlef), Chenoua (Tipaza), Zemmouri (Boumerdès), Taddelasst (Tizi Ouzou), Souk El-Thenine (Béjaïa), Meddagh (Oran), Marset Ben M'hidi (Tlemcen), Targa (Aïn Témouchent) et la plage Ben Abdelmalek Ramdhane (Mostaganem). Un travail d'aménagement a été effectué dans ces plages et des équipements y ont été ramenés afin de permettre aux estivants de «passer d'agréables moments de détente». Ces plages sont également dotées, selon le même responsable, d'un centre d'accueil pour la Protection civile qui a mobilisé, pour la première fois, un médecin disponible sur place. Cela s'ajoute aux sanitaires, douches, cabines de déshabillage et les parkings gardés. Attirer les estivants algériens vers les 315 plages que compte le littoral constitue la principale préoccupation des pouvoirs publics. D'ailleurs le slogan choisi pour cette saison est : «Je préfère l'Algérie» pour dire aux Algériens «que c'est désormais possible d'opter pour un autre choix que d'aller en Tunisie ou ailleurs». Le nombre d'estivants algériens qui choisissent les plages de la Tunisie est estimé à plus de deux millions de personnes. M. Beggoura reconnaît qu'il y a «un déficit en matière d'aménagement touristique de nos plages, une carence à laquelle on ne peut parer en l'espace d'une année». Les plages pilotes ont été érigées pour montrer ce qu'il faut faire et comment faire pour attirer les estivants vers nos plages. «Elles sont des exemples à suivre», a-t-il expliqué, précisant que le nombre des plages pilotes sera revu à la hausse à partir de la prochaine saison estivale. Concernant les frais d'accès aux plages, l'invité de la radio a rappelé que la seule chose que doivent payer les estivants est la place du parking, à raison de 50 DA par véhicule. «Je crois que c'est un prix raisonnable»,a-t-il commenté. Par ailleurs, la mise en application des «nouvelles» mesures demeure une préoccupation du ministre du Tourisme qui, selon M. Beggoura, a installé, au cours de cette semaine, un comité de contrôle des plages composé de neuf inspecteurs qui «vont sillonner tout le littoral».